Média communiste pour toute l'Europe
fondé par Michèle Mestre
12/1968 · Le socialisme scientifique algérien · p. 39-42
Sommaire de la brochure
  • Éditorial
  • Une civilisation d'une grande richesse
  • Ibn Khaldoun, précurseur de la science historique
  • Colonialisme et personnalité algérienne
  • Un peuple qui jamais ne renonça
  • Trois dates historiques : le programme de Tripoli, la Charte d'Alger, les documents du 19 juin
  • La reconstruction révolutionnaire du parti du FLN
  • Développement économique et planification
  • L'UGTA et la construction du socialisme
  • Armée nationale populaire, base décisive de la révolution
  • Document : « Notre justice doit-être révolutionnaire au service du peuple et à sa portée »
  • L'Union nationale des femmes algériennes
  • Pour une véritable coopération franco-algérienne
  • L'important développement de la coopération Algérie-URSS
  • L'Algérie au premier rang des luttes anti-impérialistes
  • Une grande admiration pour Marx, Lénine et la révolution d'Octobre
  • Karl Marx en Algérie
  • Lénine et les « Thèses d'Avril »
  • Grande révolution d'Octobre, un événement qui a ébranlé le monde
  • Marxisme et socialisme scientifique algérien
  • L'UGTA et la construction du socialisme

    Avant la création de l’UGTA, les travailleurs algériens adhéraient aux sections algériennes des syndicats métropolitains, notamment à la CGT.

    Mais au fur et à mesure que grandira la volonté de combat pour redonner à l’Algérie son indépendance grandira dans l’avant-garde révolutionnaire algérienne l’idée de la nécessaire création d’une Centrale syndicale algérienne.

    C’est ainsi qu’au Congrès du MTLD de 1947, une Commission centrale aux affaires syndicales sera mise sur pied en vue de constituer une Centrale syndicale algérienne.

    À la tête de cette Commission est placé Aîssat Idir, qui devait jouer un rôle important dans la fondation et dans les premiers combats de l’UGTA.

    En 1953, à la veille de la guerre d’indépendance, le MTLD prendra la décision de créer l’UGTA. Mais c’est dans le feu de l’action, le 24 février 1956, que naîtra l’UGTA qui, aussitôt, appellera les travailleurs algériens à combattre pour « rompre leurs chaînes », pour « une révolution dans les domaines politique, économique et social ».

    En masse, les travailleurs algériens adhèrent à l’UGTA, car « pour la première fois est inscrit dans les revendications d’un syndicat l’objectif qui tient le plus à cœur à chaque Algérien : de meilleures conditions de vie à tous les Algériens en remplaçant l’économie coloniale par une économie nationale ».

    Ainsi dès sa création l’UGTA participe au combat pour l’indépendance nationale. Elle s’emploie à mobiliser les travailleurs algériens autour du FLN afin de porter des coups mortels à l’économie coloniale.

    Le 5 juillet 1956, l’UGTA, appliquant le mot d’ordre de grève générale lancé par le FLN, assure le succès de cette puissante action anticolonialiste.

    En janvier-février 1957, tout le pays suivra pendant huit jours un nouveau mot d’ordre de grève générale. Tout en assumant ses responsabilités dans la lutte contre le colonialisme en Algérie, l’UGTA développait une intense activité sur le plan international pour renforcer la solidarité avec la révolution algérienne.

    Le rôle important joué par l’UGTA dans le développement du combat pour l’indépendance de l’Algérie devait inévitablement déchaîner contre elle la plus féroce répression colonialiste.

    Deux mois après sa création, les membres de son secrétariat national sont internés dans un « camp de regroupement », qui s’apparente par de nombreux aspects aux camps de concentration fascistes.

    Des centaines de militants seront emprisonnés et assassinés. En juillet 1959, le premier secrétaire général de l’UGTA : Aîssat Idir est lâchement torturé et tué par les colonialistes français.

    Mais rien ne peut arrêter l’élan du peuple algérien. Plus il avance dans son combat révolutionnaire, plus il trouve de raisons de le mener jusqu’au bout.

    Malgré la répression, l’UGTA continuera à organiser les travailleurs algériens ; elle continuera à les mobiliser pour le combat anticolonialiste, pour la conquête de l’indépendance nationale.

    Dans cette perspective, l’UGTA se préoccupait de former des militants, des cadres, elle se préoccupait également de la formation professionnelle de nombreux travailleurs.

    En février 1962, la direction de l’UGTA, qui en avril 1957 avait installé son siège principal à Tunis, reprenait ses activités sur le sol algérien.

    En mars 1962 intervenait le cessez-le-feu.

    Mais l’UGTA dut encore faire face aux attentats criminels de l’OAS, dont l’un des plus ignobles forfaits devait causer la mort de cent cinquante dockers algériens le 17 mai 1962.

    En juillet 1962, c’était enfin l’indépendance. L’UGTA, qui avait largement contribué à la victoire sur le colonialisme français, devait se préparer à assumer de nouvelles tâches.

    Le rôle de l’UGTA après la victoire sur le colonialisme

    La conquête de l’indépendance constitue une étape décisive, mais ne règle pas tout pour un peuple qui vient d’atteindre cet objectif.

    La prise du pouvoir est suivie d’une période transitoire de passage du capitalisme et du colonialisme au socialisme.

    Après avoir entraîné et guidé les masses dans le combat libérateur, il s’agit alors pour l’avant-garde révolutionnaire de les mobiliser en vue de liquider les séquelles du passé et de commencer l’édification de structures politiques, économiques et sociales nouvelles.

    Dans ces conditions quelles sont les tâches qui incombent aux syndicats ?

    À ce sujet, nous pensons utile de rappeler ici le rôle que Lénine assignait aux syndicats au lendemain de la Révolution d’Octobre 1917.

    Dans son rapport au II^e^ Congrès des Syndicats de Russie en janvier 1919, Lénine déclarait :

    « À l’heure où le prolétariat a pris en main le pouvoir d’État, les syndicats subissent un revirement considérable dans leur activité. Ils deviennent les principaux bâtisseurs de la société nouvelle, car les bâtisseurs de cette société ne peuvent être que les masses, des millions d’hommes. »

    [40]

    Plus tard, en 1922, dans un texte intitulé : « Du rôle et des tâches des syndicats dans les conditions de la nouvelle politique économique », Lénine indiquait :

    « Dans l’État prolétarien de type transitoire comme le nôtre, le but final de toute action de la classe ouvrière ne peut être que le renforcement de l’État prolétarien et du pouvoir d’État exercé par la classe du prolétariat. »

    D’autre part, il soulignait qu’en vue d’assurer leur participation aux organismes économiques et administratifs de l’État prolétarien :

    « Une des tâches les plus importantes des syndicats consiste à promouvoir et à former des administrateurs parmi les ouvriers et en général parmi les masses laborieuses. »

    Au lendemain d’Octobre, la préoccupation dominante de Lénine et du Parti communiste russe était donc de faire participer le plus étroitement possible les syndicats à la construction du socialisme.

    Mais les dirigeants bolcheviks ne perdaient pas de vue que, dans les conditions de la NEP, la tâche des syndicats n’était pas facile, car il leur fallait en même temps participer à l’édification d’un régime nouveau, et, sous peine de se couper des masses, veiller au respect des droits et des intérêts immédiats des travailleurs.

    Après la prise du pouvoir par le peuple, les syndicats doivent donc accomplir des tâches diverses et complémentaires, que l’on peut, pour l’essentiel, résumer ainsi : assurer la défense des intérêts quotidiens des travailleurs, tout en montrant à ceux-ci que l’amélioration réelle de leur situation passe par un certain nombre d’efforts et de sacrifices pour construire l’État socialiste.

    Comme les dirigeants bolcheviks hier, les dirigeants révolutionnaires algériens doivent assurer à leur pays le passage le plus harmonieux possible du capitalisme au socialisme. Or, eux aussi se heurtent à de grandes difficultés et à d’importants problèmes ; ils ont des préoccupations du même ordre que celles des communistes russes après la prise du pouvoir.

    Les colonialistes français ont été vaincus, mais ils ont laissé l’Algérie exsangue ; très peu d’installations industrielles : presque pas de main-d’œuvre qualifiée ; une agriculture dominée par la culture de la vigne ; une masse de chômeurs dont une partie est obligée de s’expatrier.

    Tout en prenant des mesures de nationalisation, tout en développant le secteur autogéré, les responsables de l’État socialiste algérien ont dû maintenir un secteur capitaliste. Mal provisoire, mais nécessaire pour faire avancer l’économie, particulièrement avec la mise en place d’une importante industrie nationale.

    La participation consciente, massive de la classe ouvrière algérienne était naturellement nécessaire, et par voie de conséquence celle de l’UGTA, pour franchir dans les meilleures conditions cette étape de transition.

    L’avant-garde révolutionnaire avait créé l’UGTA en premier lieu pour combattre le colonialisme, mais elle l’avait également conçue pour qu’elle soit en mesure d’assumer d’importantes responsabilités dans la construction de l’État socialiste algérien.

    Après, comme avant l’indépendance, l’UGTA a constitué un des principaux points d’appui de la révolution algérienne. Des erreurs ont sans doute été commises. Elles résultaient principalement de la survivance au sein de l’UGTA d’habitudes et de méthodes d’action marquées de l’influence étrangère, française notamment.

    Parfois coupés de la base, certains dirigeants syndicaux se sont avérés incapables de contribuer à la socialisation progressive des moyens de production. Finalement au lieu de chercher à concilier les exigences des travailleurs et celles de la révolution, ils menaient une action qui tendait à opposer les intérêts immédiats de quelques catégories de salariés aux intérêts fondamentaux de l’ensemble du peuple algérien.

    Mais si cette orientation néfaste a entravé 1’action de l’UGTA, elle n’a cependant jamais pu heureusement l’emporter.

    En 1963, la grande centrale syndicale algérienne organise le premier Congrès des travailleurs agricoles du secteur autogéré et elle présente la charte de l’autogestion.

    En 1964, elle célèbre l’an 1 de l’autogestion sous le signe de la victoire du socialisme. Elle participe au Congrès du FLN et elle organise le premier séminaire de la femme travailleuse.

    Début 1966, les dirigeants de la centrale syndicale algérienne réaffirment leur soutien au Parti du FLN.

    Des déclarations des responsables du Parti du FLN, il ressort que l’UGTA devra resserrer toujours plus ses liens avec la base, développer son activité dans les domaines de l’éducation socialiste des travailleurs, de la formation des militants et des cadres, en vue d’en faire des administrateurs de l’économie et de l’État socialiste algérien.

    Mais si elle est chargée d’expliquer aux travailleurs la nécessité de fournir des efforts pour construire leur propre État, l’UGTA est aussi chargée de veiller au respect de leurs intérêts les plus immédiats.

    — Dans le secteur socialiste en intervenant contre d’éventuelles déformations bureaucratiques, par exemple contre les aspects négatifs ou excessivement contraignants pour les travailleurs, de plans de production mal conçus ou mal adaptés.

    — Dans le secteur privé, dans les entreprises étrangères, telles que Berliet, Michelin, Neyrpic-Afrique, les compagnies pétrolières, etc., en menant, en poursuivant l’action revendicative, pour les salaires et l’amélioration des conditions de travail.

    Mais l’UGTA a aussi à combattre pour le respect de la dignité des ouvriers algériens, pour que soit respecté leur droit à une véritable formation professionnelle et à l’accès aux postes de responsabilités.

    Le rôle de l’UGTA n’est pas d’entraver la marche des entreprises capitalistes, nécessaires pour un certain temps au développement de l’économie algérienne, le rôle de l’UGTA c’est de lutter de manière responsable précisément pour que l’économie algérienne et les travailleurs algériens tirent un maximum de profit de cette situation.

    Quand il le faut, les travailleurs algériens recourent justement à la grève pour combattre la surexploitation qui, à des degrés divers, sévit naturellement dans les entreprises capitalistes. Celles-ci disparaîtront quand l’économie socialiste sera suffisamment forte pour liquider définitivement les séquelles du colonialisme.

    L’émigration et l’alliance des travailleurs des villes et des campagnes

    Le colonialisme français vaincu a laissé l’Algérie aux prises avec d’immenses difficultés. Parmi celles-ci, la plus grave est le chômage. Le chômage sévit dans les villes en raison de la faible industrialisation [41] du pays. Mais il sévit également dans les campagnes parce que les colonialistes ont laissé une agriculture sous-développée. La guerre colonialiste a, par ailleurs, accéléré l’afflux des populations des campagnes vers les villes.

    Des centaines de milliers de travailleurs algériens sont donc obligés de s’expatrier en Europe et particulièrement en France pour y travailler et fournir des ressources à leurs familles restées en Algérie. En France, ils sont 500 000 qui exercent les travaux les plus durs dans les produits chimiques, le bâtiment, les travaux publics, etc.

    La grande bourgeoisie française profite de la situation qu’elle a créée, pour imposer aux travailleurs algériens une surexploitation encore plus poussée que celle qu’elle tente de faire subir aux travailleurs français. Entassés dans de vieux hôtels ou dans d’infâmes bidonvilles, les travailleurs algériens sont sous-payés pour exécuter les tâches les plus pénibles et les plus insalubres.

    Travailleurs algériens et travailleurs français, même si ces derniers se trouvent dans une situation relativement meilleure, sont frères de classe. Cependant, l’état actuel des relations entre les uns et les autres, s’il est généralement bon, ne permet pas de faire jouer à plein le réflexe de solidarité des travailleurs français en faveur des travailleurs nigériens, ceci en raison principalement de la scandaleuse attitude de la direction du Parti communiste français et de celle de la CGT, qui calomnient honteusement les dirigeants révolutionnaires algériens et l’œuvre qu’ils accomplissent.

    Mais les rapports et la solidarité de combat entre travailleurs algériens et travailleurs français entre les forces révolutionnaires des deux pays sont inéluctablement appelés à se développer pour faire face à l’ennemi de classe commun : le capitalisme français partie intégrante de l’impérialisme mondial.


    Les travailleurs algériens qui ont trouvé du travail dans leur pays sont relativement privilégiés. Surtout ceux qui sont employés dans l’industrie, les services publics ou le commerce, c’est-à-dire les travailleurs des villes.

    Comparativement aux travailleurs des villes, les travailleurs des campagnes ont, en général, un niveau de vie plus bas.

    Cette inégalité entre travailleurs des villes et des campagnes est naturellement appelée à s’effacer progressivement. L’UGTA doit y contribuer, selon les dirigeants révolutionnaires algériens, en achevant de se débarrasser de conceptions fausses, d’origine étrangère qui conduisent à mal poser ce que doit être le rôle des syndicats après la prise du pouvoir par le peuple. C’est ainsi qu’il arrivait que l’UGTA soutienne ou engage, y compris dans le secteur autogéré, des grèves pour des revendications propres à des ouvriers déjà privilégiés. Ces mouvements et leurs objectifs sont évidemment contraires à l’intérêt général et aux principes socialistes.

    Dans le cadre de la préparation de son III^e ^Congrès, l’UGTA a maintenant pour tâche de regrouper tous les travailleurs, travailleurs des villes et travailleurs des campagnes. L’alliance [42] étroite des uns et des autres est indispensable pour que la construction du socialisme s’effectue de façon harmonieuse, dans le respect des intérêts à court et à long terme de tous les travailleurs. En contribuant à la réalisation de cette alliance, l’UGTA jouera totalement son rôle d’organisation chargée de mobiliser les masses laborieuses pour les associer étroitement au processus d’édification socialiste.

    Un million de syndiqués

    La construction du socialisme exige, non seulement l’accord, mais aussi, mais surtout, la participation active, consciente et organisée des masses.

    Or, si tous les travailleurs ne peuvent appartenir au Parti d’avant-garde, tous peuvent adhérer au syndicat.

    Le recrutement de masse est indispensable pour que le syndicat d’un pays socialiste puisse mener une action conforme aux besoins des travailleurs et aux exigences de la construction socialiste.

    Pour jouer valablement son double rôle de stimulant et de régulateur du processus de socialisation, l’UGTA doit plonger ses racines au plus profond des masses laborieuses des villes et des campagnes. Elle sera ainsi en mesure de bien connaître leurs véritables besoins, leurs aspirations profondes, et d’aider à la mobilisation de leurs énergies créatrices.

    C’est précisément pour que l’UGTA œuvre dans ce sens qu’a été lancé le mot d’ordre de « un million de syndiqués ».

    L’adhésion en masse à l’UGTA, c’est pour les dirigeants révolutionnaires algériens, le moyen de « redonner la parole à la base », de placer aux postes de responsabilités d’authentiques militants issus de la masse, d’assurer la structuration solide, efficace de l’UGTA.

    Comme l’a déclaré le responsable du Parti du FLN, Kaîd Ahmed : « le sort du travailleur le concerne et pour cela il doit participer activement à la vie du mouvement syndical. »

    L’entrée dans le syndicat unique de dizaines de milliers de travailleurs des villes et des champs doit également permettre de faire tomber « les barrières subjectives dressées à tous les niveaux pour diviser les travailleurs. De la confrontation et de la discussion entre ces travailleurs --- qu’ils soient fonctionnaires, salariés ou ouvriers agricoles --- naîtra la symbiose qui rendra possible une meilleure compréhension des problèmes et facilitera leur règlement. »

    L’adhésion en masse à l’UGTA n’est donc pas conçue comme une simple formalité ou comme une opération de prestige. Il ne s’agit pas d’aligner des chiffres impressionnants. Il s’agit d’obtenir la participation massive et effective des travailleurs algériens à la vie du mouvement syndical, c’est-à-dire à la défense de leurs intérêts et à la réalisation des objectifs socialistes de la révolution algérienne. Finalement, le but à atteindre c’est de recruter « un million de syndiqués » qui seront « un million de défenseurs et de bâtisseurs du socialisme ».

    Les rapports Parti-Syndicat

    Quand le Parti révolutionnaire algérien souffrait de certaines carences, principalement de carences de direction, l’UGTA elle aussi faisait montre d’insuffisances.

    Il en résultait un relâchement sensible des liens entre le Parti et le syndicat, un relâchement des liens entre les organisations révolutionnaires algériennes et les masses.

    Les professeurs « ès révolution », les donneurs de leçons qui ont longtemps sévi en Algérie, cherchaient à profiter de la situation pour tenter d’imposer leurs conceptions du socialisme. Des conceptions fausses, qui n’avaient de socialistes que le nom. Des conceptions étrangères à l’histoire de la nation algérienne, ignorantes des besoins et des caractéristiques spécifiques de l’Algérie. Mais les ennemis de l’Algérie, les donneurs de leçons et ceux qui les écoutaient ont été évincés. Ils n’ont sans doute pas renoncé, mais leurs manœuvres d’aujourd’hui sont, comme celles d’hier, vouées à l’échec, car le Parti et le pouvoir révolutionnaires ne cesseront de se renforcer.

    Il était donc normal que se pose le problème du renforcement de l’UGTA et de ses liens avec le Parti. Ce renforcement est impérativement exigé par le développement accéléré du socialisme algérien. Pour combattre les ennemis de l’Algérie, pour construire une puissante économie et un État socialistes forts, le Parti et l’UGTA ne peuvent emprunter des voies ou poursuivre des buts différents.

    En effet, dans un État socialiste l’action du syndicat est inséparable de celle du Parti, chacun d’eux à des tâches bien précises et complémentaires à assumer.

    Le Parti dirige en tenant compte des besoins et du degré de conscience des masses laborieuses perçus et transmis en particulier par le syndicat. Celui-ci œuvre au renforcement et à la multiplication des liens entre le Parti et les masses pour les associer toujours plus étroitement à la construction du socialisme.

    Il est donc normal que les dirigeants révolutionnaires algériens estiment que « pour être cadre du syndicat, il faut être militant du Parti, même si dans un premier temps, nous ne sommes pas en mesure de présenter aux travailleurs des cadres syndicalistes, tous militants. »

    En exigeant que les cadres de l’UGTA soient militants du Parti, les révolutionnaires algériens cherchent à établir entre le Parti et le syndicat des rapports fructueux pour la construction socialiste, des rapports qui permettent de mieux coordonner l’action et les responsabilités des deux organisations et de forger entre elles des liens indissolubles.

    Finalement, l’UGTA, la grande centrale syndicale algérienne, née de la révolution algérienne, est engagée elle aussi, malgré ses difficultés, dans la construction du socialisme. Son rôle ne peut que s’accroître dans ce domaine parce que c’est tout le peuple algérien qui veut le socialisme et qu’il participera de plus en plus consciemment à sa construction.