Communistus

Média communiste pour toute l'Europe

fondé par Michèle Mestre

12/1968 · Le socialisme scientifique algérien · p. 19-22
Sommaire de la brochure
  • Éditorial
  • Une civilisation d'une grande richesse
  • Ibn Khaldoun, précurseur de la science historique
  • Colonialisme et personnalité algérienne
  • Un peuple qui jamais ne renonça
  • Trois dates historiques : le programme de Tripoli, la Charte d'Alger, les documents du 19 juin
  • La reconstruction révolutionnaire du parti du FLN
  • Développement économique et planification
  • L'UGTA et la construction du socialisme
  • Armée nationale populaire, base décisive de la révolution
  • Document : « Notre justice doit-être révolutionnaire au service du peuple et à sa portée »
  • L'Union nationale des femmes algériennes
  • Pour une véritable coopération franco-algérienne
  • L'important développement de la coopération Algérie-URSS
  • L'Algérie au premier rang des luttes anti-impérialistes
  • Une grande admiration pour Marx, Lénine et la révolution d'Octobre
  • Karl Marx en Algérie
  • Lénine et les « Thèses d'Avril »
  • Grande révolution d'Octobre, un événement qui a ébranlé le monde
  • Marxisme et socialisme scientifique algérien
  • Un peuple qui jamais ne renonça

    À la veille de l’agression française, l’Algérie a, pratiquement depuis plus d’un siècle, répudié son obédience à la Turquie. L’État algérien dispose d’une flotte, d’une armée, d’un appareil administratif et judiciaire et entretient des rapports diplomatiques avec les puissances étrangères.

    Le pouvoir est aux mains des féodaux et d’une administration à leur service. Leur mauvaise gestion et leurs exactions répétées sont de plus en plus souvent combattues par le peuple. Ainsi, entre 1803 et 1807, les paysans du Constantinois se révoltent et la puissance de leur insurrection est telle que l’autorité centrale et le pouvoir des féodaux en sont un moment ébranlés.

    Sous cette pression populaire, le pouvoir est contraint alors à montrer plus de fermeté à l’égard des puissances européennes qui jouissent en Algérie de privilèges exorbitants. Dans ce contexte, le dey Hussein abolit, en 1826, les privilèges étrangers. Ces mesures, qui portent atteinte à leurs intérêts particuliers, vont déterminer les colonialistes français, qui depuis Napoléon Bonaparte caressent des projets de conquête, à agir.

    Le 14 juin 1830, le corps expéditionnaire français débarque sur la plage de Sidi-Ferruch. Le 5 juillet, il s’empare d’Alger.

    La guerre d’indépendance sous l’autorité d’Abdelkader

    Pays essentiellement agricole, l’Algérie a une population en immense majorité paysanne. La conquête coloniale française et son expansion vers l’intérieur du territoire, c’est-à-dire vers les zones rurales, se heurtent donc à la grande masse du peuple algérien. Directement menacés dans leurs biens propres et, par conséquent, dans leur existence, les paysans, pour défendre leurs terres, se mobilisent et organisent la résistance armée contre l’envahisseur.

    C’est donc sur les paysans, les ruraux, les montagnards que reposent surtout les actions de résistance. Ce sont eux qui fournissent l’essentiel des troupes, mais aussi nombre de cadres tant militaires qu’administratifs de la résistance.

    L’artisan de cette résistance est le nouveau chef de l’État algérien, l’émir Abdelkader ben Mahieddine. Patriote, mais aussi organisateur et réformateur, il jette les bases d’un État rénové et lutte inlassablement pour l’indépendance nationale de l’Algérie. _

    Pendant des années, sous la remarquable direction d’Abdelkader, le peuple algérien va se battre héroïquement contre le corps expéditionnaire français. Armée populaire, les troupes de l’émir pratiquent la guerre du peuple par excellence : la guérilla. Dans un article paru en juillet-août 1957, E1 Moudjahid, l’organe clandestin du Front de libération nationale, décrit ainsi le combat du valeureux peuple algérien :

    « Connaissant parfaitement le terrain, il avait une supériorité écrasante sur l’ennemi qu’il attirait, grâce à ses déplacements rapides, à la mobilité de ses troupes, à ses services de renseignements et de contre-renseignements, vers les terrains les plus propices à ses soldats. »

    Cependant, malgré tout le courage que déploient les combattants, malgré les incontestables capacités dont il fait preuve en de multiples domaines, Abdelkader est contraint à la reddition, en décembre 1847.

    La supériorité en armes, et surtout en artillerie, du corps expéditionnaire est à l’origine de la victoire des colonialistes. Mais le capitalisme est alors en plein essor en France et la bourgeoisie française [20] en pleine expansion coloniale. C’est cette même bourgeoisie qui en juin 1848, six mois à peine après la reddition de l’émir, est victorieuse du soulèvement des ouvriers parisiens.

    Par contre, le peuple algérien, malgré tous les efforts d’Abdelkader, ne parvient pas à opposer aux Français, un front intérieur suffisamment solide. De plus, après avoir bénéficié pendant un temps du soutien logistique marocain, il se retrouve seul dans le combat après la défaite d’Isly.

    La grande insurrection de 1871

    Après la reddition d’Abdelkader, la lutte armée ne cessera cependant pas. De 1848 à 1920, les colonialistes français et ceux des féodaux qui soutiennent l’administration occupante ont à faire face à des dizaines de soulèvements populaires. 1849 : les Aurès et les Hauts-Plateaux ; 1851 : la Kabylie ; 1852 : le Sud algérien ; 1857 : le Djurdjura et la Grande Kabylie ; 1859 : l’Ouest algérien ; 1864 : les confins sahariens.

    Mais c’est en 1871 qu’éclate la plus importante insurrection du peuple algérien. Mobilisant des centaines de milliers de combattants, elle se développe sur une grande partie du territoire national. Dans son n° 27 du 22 juillet 1958, El Moudjahid analysant ce soulèvement écrivait :

    « La guerre franco-allemande de 1870 offrit au peuple algérien une rare occasion de reconquérir son indépendance. »

    Effectivement --- et c’est une constante de sa lutte ---, le peuple algérien a toujours mis à profit les difficultés de la bourgeoisie française pour tenter de se libérer. Ainsi en a-t-il été pendant la première guerre mondiale en 1916, et, comme nous le verrons par la suite, au cours de la Seconde Guerre mondiale et surtout en 1954.

    Toutefois, dès le début, le mouvement insurrectionnel de 1871 n’est pas engagé dans les meilleures conditions. De même, sa poursuite va souffrir de « la cruelle insuffisance politique d’une direction où l’on retrouvait l’aristocratie avec Mokrani et la démocratie religieuse avec les Rahmamya ».

    De graves erreurs tactiques sont commises et l’héroïsme des valeureux combattants ne peut les pallier. El Moudjahid poursuit :

    « Ni l’aristocratie militaire ni les chefs religieux n’étaient aptes à saisir la nécessité de la guérilla, forme de guerre populaire… Ainsi apparaît une des causes de l’écrasement en quelques mois d’une insurrection qui avait mobilisé des forces considérables et enthousiastes ».

    Le gouvernement réactionnaire d’Adolphe Thiers ordonne une sauvage répression. De nombreux Algériens sont déportés en Nouvelle-Calédonie où ils y rejoignent des milliers de Communards.

    Une nouvelle fois, le rapport des forces n’a pas été en faveur du peuple algérien. L’Algérie ne s’est pas encore jetée tout entière dans la lutte, les combattants n’ont pu compter sur aucune aide extérieure ; la bourgeoisie française, un moment en recul, venait d’écraser --- dans un grand massacre --- la Commune de Paris.

    D’autres soulèvements moins importants, se produisent en 1881 en Oranie : en 1912 également en Oranie. Enfin en 1916, profitant à nouveau des difficultés de la bourgeoisie française, les partisans algériens prennent les armes dans la région de Mascara et dans les Aurès, mais comme les précédentes, ces insurrections sont vaincues par les troupes de l’occupant français.

    Les premiers partis nationalistes : l’Étoile nord-africaine puis le Parti du Peuple algérien

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la résistance algérienne va, pour l’essentiel, se manifester et se développer sous une forme nouvelle, la lutte politique remplaçant la lutte armée.

    Ce courant s’exprime pour la première fois avec l’émir Khaled et ses amis. Petit-fils d’Abdelkader, bénéficiant de l’immense prestige de son aïeul, Khaled a rallié autour de lui des notables, des fonctionnaires et des intellectuels. Il s’élève violemment contre le régime colonialiste, car --- dit-il --- « … les négriers règnent en maîtres absolus en Algérie ». Pour les combattre, la meilleure arme, c’est l’unité. « Chers frères, l’union fait la force. Unissez-vous… »

    Par la parole et l’écrit, l’émir ne cesse de porter le combat politique sur tous les fronts. Il dénonce énergiquement l’administration policière française, les expropriations de terres, les colons européens, les agissements des caïds féodaux à la solde de l’occupant, etc. Mais cette orientation nouvelle ne touche pas les larges masses paysannes, car, en définitive, l’action revendicative de l’émir est fort éloignée de l’idée nationaliste. Finalement isolé, Khaled est exilé en 1924 par le gouvernement français.

    Mais la relève est là. C’est en effet à la même époque que naît à Paris dans les milieux algériens émigrés, l’Étoile nord-africaine. Originaires de la paysannerie, devenus prolétaires, ces travailleurs vont donner à la résistance algérienne son premier parti nationaliste à base populaire.

    En 1933, l’assemblée générale du mouvement énonce son programme politique dont la plateforme réclame l’indépendance totale de l’Algérie et l’élection au suffrage universel d’une Assemblée constituante souveraine. À la lutte de ces alliés naturels du prolétariat français contre leur ennemi commun impérialiste, le « Front populaire » victorieux oppose le projet de réforme néocolonialiste, dit « projet Violette ».

    Cependant, les nationalistes de l’Étoile nord-africaine repoussent naturellement « avec la dernière énergie » ce projet d’inspiration colonialiste « qui n’accorde le droit de vote qu’à une certaine catégorie de musulmans algériens et qui est par là même un instrument de division, de luttes fratricides. »

    C’est alors que le gouvernement Blum dissout l*‘Étoile nord-africaine*. Il est soutenu dans cette politique de répression colonialiste par la direction opportuniste du Parti communiste français et celle du Parti communiste algérien récemment constitué.

    La même année, en 1937, est créée, toujours à partir de l’émigration algérienne, une nouvelle organisation, le Parti du Peuple algérien (PPA), qui prend la succession de l’Étoile nord-africaine. Par sa dénomination, Parti du Peuple algérien, cette formation affirme résolument son caractère nationaliste et spécifiquement algérien. Le PPA défend les mots d’ordre et l’orientation de l’E.N.A. : reconnaissance de la nation algérienne, indépendance de l’Algérie. [21] Bientôt son influence s’étend à l’Algérie où il rencontre un large écho dans les couches sociales les plus opprimées par le régime colonial. Malgré son interdiction en septembre 1939, le Parti du Peuple algérien poursuit son rôle de Parti d’avant-garde, un Parti de plus en plus lié aux masses.

    Les échecs militaires de la bourgeoisie française en 1939-1940, la guerre entre brigands impérialistes qui s’étend au continent africain, vont donner un nouvel élan au combat du peuple algérien contre ses oppresseurs. En février 1943 paraît le Manifeste du Peuple algérien. Ce Manifeste élaboré par des militants nationalistes réclame : l’abolition du colonialisme, une constitution algérienne, la suppression de la propriété féodale par une réforme agraire, l’officialisation de la langue arabe, la liberté de culte, etc.

    Ces revendications qui marquent un tournant historique dans la prise de conscience nationale répondent aux aspirations populaires. Elles sont conformes au programme du PPA. C’est sur la façon de les arracher à l’impérialisme français qu’apparaissent les divergences entre le PPA, parti révolutionnaire, et d’autres milieux nationalistes, partisans des formes légales de lutte.

    Pour le Parti du Peuple algérien, qui se forge dans la clandestinité et la répression, c’est dans l’usage exclusif de la violence révolutionnaire que réside la voie de la libération de la nation algérienne. Il est, en effet, profondément convaincu que le régime colonial français est totalement incapable de renoncer « pacifiquement » à l’exploitation des peuples opprimés. Les événements sanglants de mai 1945 vont lui donner raison.

    Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques : Parti nationaliste de masse

    C’est dans ce contexte que le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) voit le jour. Partisan de la violence révolutionnaire, il est pour la majorité du peuple le continuateur du PPA. Enraciné dans les masses urbaines et rurales en Algérie, il l’est également dans l’émigration en France.

    Or, à partir de 1948, ce parti dynamique, révolutionnaire va se scléroser de l’intérieur. La direction se bureaucratise. Les militants qui luttent dans la clandestinité sont mis à l’écart. L’Organisation spéciale (OS), véritable noyau clandestin destiné à la préparation militaire de petits groupes de combattants, découverte par la police colonialiste, est démantelée. De nouveaux cadres, moins réceptifs aux aspirations de la base et moins soucieux de la volonté de lutte du peuple algérien, accèdent aux postes responsables.

    Dans le pays, les masses de plus en plus victimes des brutalités policières et de la répression se désintéressent des parodies électorales et des mesures qui prétendent « améliorer » la domination colonialiste. Par ailleurs, la bourgeoisie française, sortie affaiblie de la Seconde Guerre mondiale n’a pu recouvrer sa puissance et son dynamisme passés. Son immense empire colonial commence à craquer sous les coups que lui porte particulièrement l’héroïque peuple vietnamien. Son influence dans le Moyen-Orient arabe a subi aussi de profondes atteintes.

    La situation est donc favorable en Algérie à une nouvelle offensive anti-impérialiste. Mais au lieu de cela, c’est l’immobilisme. Le second congrès du MTLD en 1953 accentue encore ce cours opportuniste qui tourne le dos aux nécessités de l’heure.

    Analysant cette période, la Charte d’Alger déclare :

    « Rongé par la stagnation politique, le MTLD vit ses contradictions internes passer au premier plan (…). Les problèmes soulevés au cours des luttes entre dirigeants pour le contrôle du Parti ne correspondaient pas aux préoccupations des militants qui déploraient l’abandon de fait du principe de la lutte armée ».

    La crise s’accentuant, le MTLD éclate en deux fractions rivales. Mais cette scission au lieu d’affaiblir la volonté de lutte du peuple algérien va accélérer le processus de son regroupement révolutionnaire autour de nouveaux dirigeants conscients des nécessités et des possibilités de la période.

    Le Comité révolutionnaire pour l’Unité et l’Action. Le 1^er^ novembre 1954 : Début de la Révolution algérienne

    Le nécessaire dépassement du MTLD sclérosé et divisé va être le fait d’anciens militants du PPA et d’anciens membres de l’OS qui sont demeurés ou se sont replongés dans l’illégalité et la clandestinité. Le Comité révolutionnaire pour l’Unité et l’Action (CRUA) coordonne leurs activités.

    Les conditions favorables pour le déclenchement d’une lutte armée se sont développées. En juillet 1952, le peuple frère égyptien a commencé sa Révolution et a rejeté l’occupant anglais. De leur côté, les peuples frères du Maghreb ont pris les armes pour se libérer du protectorat français. En Indochine, l’impérialisme français est vaincu par le peuple vietnamien. Tout cela constitue autant d’encouragements pour le peuple algérien et les militants révolutionnaires du CRUA.

    C’est dans cette situation, en liaison étroite avec les masses dont il est issu et dont il est 1 expression la plus consciente et la plus révolutionnaire, que le Comité révolutionnaire pour 1’Unité et 1’Action prépare dans la clandestinité la plus totale l’insurrection armée du Premier novembre 1954.

    Autant par sa soudaineté que par sa puissance, ce soulèvement surprend simultanément l’administration coloniale, les colons d’Algérie et le gouvernement français.

    Avec une remarquable coordination, le Premier novembre 1954, à une heure du matin, les révolutionnaires algériens déclenchent leurs attaques contre 1’occupant français en trente points différents du territoire national. De la frontière marocaine aux Aurès, les patriotes frappent vite et fort.

    Le même jour, à 23 h, au Caire, La Voix des Arabes salue et exalte le début de la Révolution algérienne :

    « Aujourd’hui, une puissante élite d’enfants libres d’Algérie a déclenché l’insurrection de la liberté algérienne contre l’impérialisme français en Afrique du Nord ».

    [22]

    La guerre de libération : 1954-1962 La victoire de la Révolution

    Ainsi, dès le début, la Révolution algérienne bénéficie dans son combat du soutien de la grande nation arabe. À l’opposé de ce qui s’est produit depuis 1830, le peuple algérien n’est plus isolé contre son ennemi. L’accession à l’indépendance politique de la Tunisie et du Maroc sera une aide efficace pour le peuple algérien qui trouvera chez ces peuples frères d’importantes bases logistiques.

    Par ailleurs, le peuple algérien, engagé dans le combat libérateur, réalisera l’unité nationale de lutte. Au sein de ses nouvelles organisations dirigeantes du combat : Armée de libération nationale (ALN) et Front de libération nationale (FLN) se retrouvent les masses paysannes et urbaines.

    Ce sont les paysans --- l’Algérie étant toujours un pays à caractère essentiellement agricole --- qui constituent la couche la plus nombreuse. Étant les plus exploités, ceux qui « n’ont rien à perdre que leurs chaînes », ils en forment l’aile la plus dynamique, la plus révolutionnaire.

    Seuls les féodaux, ennemis héréditaires du peuple algérien, soumis à la puissance coloniale, sont absents de ce front.

    Un tel contexte définit clairement le double combat, le double objectif de la Révolution algérienne : réaliser à la fois la défaite et la disparition du colonialisme français et celles de la féodalité algérienne.

    Le développement de la lutte anti-impérialiste donnera bientôt naissance à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Puis d’autres formations patriotiques viendront unifier la jeunesse, les étudiants, les femmes. Organisations multiples à la fois diversifiées et toutes orientées vers le même but : la victoire finale. Grâce à ce réseau qui s’étend sur tout le territoire national et au sein de l’émigration en France et en Europe, et dont le FLN coordonne l’action avec celle de l’ALN dans les maquis, la Révolution algérienne s’affermit.

    À l’aide de toute la nation arabe vient s’ajouter celle des peuples des pays impérialistes du « Tiers Monde » et du puissant camp socialiste.

    Le 19 septembre 1958 se constitue au Caire le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), donnant ainsi à la cause du peuple algérien en lutte pour son indépendance une autorité internationale incontestée et la possibilité de négocier avec la France sur un pied d’égalité.

    En France, la poursuite de la guerre accentue l’affaiblissement de la bourgeoisie et développe l’hostilité croissante des masses. Par ailleurs, à l’incapacité à vaincre le peuple algérien viennent s’ajouter les contradictions inter-impérialistes. Tout ce contexte contribue à créer pour le gouvernement gaulliste une situation de profond isolement.

    Le rapport des forces est maintenant inversé. Il est incontestablement en faveur du peuple algérien. La puissance des armes et l’énorme potentiel des troupes colonialistes ne peuvent plus sauver la cause perdue de l’occupant.

    Profondément divisée, devant faire face à la rébellion des « ultras » qui entraîne l’hostilité des soldats du contingent, la bourgeoisie française est contrainte d’entamer des négociations qui aboutissent finalement à la reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie.

    La Révolution et le peuple algérien triomphent. C’est la proclamation de la République algérienne démocratique et populaire.

    Par sa victoire, l’héroïque peuple algérien, dans sa patrie libre et indépendante, ouvre une nouvelle page de son histoire : celle de sa Révolution triomphante en marche vers son avenir socialiste.