Communistus

Média communiste pour toute l'Europe

fondé par Michèle Mestre

15 août 2024 · no 217

Essai d'histoire de la solidarité communiste internationale

Bonjour,

Dans son numéro 104 (septembre-octobre 1964), Le Communiste - collectivement, mais assez clairement sous la plume de Michèle Mestre - publie un long article : « Échec à la conférence des scissionnistes. Préparons la création d’une nouvelle Association internationale des travailleurs ». Le Communiste se définit alors, depuis octobre 1958, comme organe de la tendance révolutionnaire du Parti communiste français.

LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE DES COMMUNISTES

Pour comprendre ce que représente cette « conférence des scissionnistes », il faut rapidement reprendre l’histoire de l’Internationale communiste et du PCF depuis leurs fondations en 1919 et 1920.

En pleine guerre impérialiste mondiale (1914-1918), la Révolution soviétique d’octobre 1917 a créé une situation jamais vécue dans l’histoire : La victoire durable d’une expérience socialiste sous la direction d’un parti révolutionnaire, le parti bolchevik de Russie, qui va devenir le Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS). L’hostilité des puissances impérialistes, notamment de la France, est immédiate.

Les bolcheviks pensent alors à faire agir la solidarité internationale pour protéger leur révolution. Le 2 mars 1919 à Moscou, Lénine crée l’Internationale communiste (IC), dite IIIe Internationale ou Komintern. Elle regroupe les « partis » favorables à la révolution soviétique. Elle contraint à la rupture avec la social-démocratie de la IIe Internationale (internationale ouvrière) en créant des partis nouveaux ou par des scissions au sein des partis sociaux-démocrates. Avec ses « 21 conditions d’adhésion », l’IC veut favoriser la sélection des militants les plus révolutionnaires.

En décembre 1920, au congrès de Tours, l’immense majorité des délégués de la SFIO (section française de l’internationale ouvrière) - ou parti socialiste - vote pour la création d’une Section française de l’Internationale communiste (SFIC). Elle prend par la suite le nom de Parti communiste français.

Mais, dès 1932, l’influence social-démocrate prend le dessus, dans les partis occidentaux surtout, et l’internationale perd la maîtrise de l’action révolutionnaire. L’Internationale communiste est dissoute en 1943. Nous lui reconnaissons le mérite éminent de la création et de l’affermissement des partis communistes du monde entier. Parmi eux, le PCF et le Parti communiste chinois (PCC).

L’ersatz d’internationale qu’est le Kominform (1947-1956) ne peut être conçu comme le successeur du Komintern. Ce n’est qu’un bureau d’information pour coordonner neuf partis communistes : sept d’Europe de l’Est (URSS, Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Pologne, Yougoslavie, Tchécoslovaquie) et les deux plus importants d’Europe de l’Ouest (France et Italie).

Pourtant, Andreï Jdanov avait réussi à porter la critique de la stratégie électoraliste des partis communistes français et italien (voir l’encadré ci-dessous).

Le Kominform se donne pour mission principale de marginaliser la Yougoslavie dirigée par Tito. Cela nous rend encore plus critiques de son rôle.

L’échec du Kominform tient d’abord à l’irrésolution des dirigeants communistes, impréparés à diriger des révolutions portées de l’extérieur. Le rôle monstrueux du PCF et du PCI est très visible.

Le 1er octobre 1949, le PCC, dirigé par Mao Zedong, proclame la République populaire de Chine. La victoire du PCC ouvre une période de double direction du mouvement communiste.

Le 28 février 1953, Staline est empoisonné et laissé pour mort dans la Datcha de Kountsevo (proche de Moscou) par ses proches collaborateurs, dont Khrouchtchev.

Rapport sur la situation internationale d’Andreï Jdanov

L’absence de liens entre nous, qui résulte dans un isolement mutuel, affaiblit indubitablement nos forces. En particulier, si on parle d’erreurs, il nous faut faire référence aux erreurs commises par les dirigeants des Partis communistes de France et d’Italie envers la nouvelle campagne de l’impérialisme américain contre la classe ouvrière.

La direction du Parti communiste français n’a pas démasqué, et ne démasque pas de façon adéquate pour le peuple de son pays, le plan Truman-Marshall, le plan américain d’esclavage de l’Europe, et de la France en particulier.

Le départ des communistes du Gouvernement Ramadier a été traité par le PCF comme un événement domestique, alors que la véritable raison de l’expulsion des communistes du Gouvernement était que celle-ci avait été exigée par l’Amérique.

Il est à présent devenu assez évident que l’expulsion des communistes du Gouvernement était la condition préalable à la réception par la France de crédits américains.

Un crédit américain de 250 millions de dollars était le prix modeste payé par la France pour renoncer à sa souveraineté nationale.

Comment le Parti communiste français a-t-il réagi face à cet acte honteux des cercles dirigeants de France qui ont vendu la souveraineté nationale du pays ?

Au lieu de dénoncer comme honteuse, comme une trahison de la défense de l’honneur et de l’indépendance de la patrie, la conduite des autres partis, socialistes inclus, le Parti communiste français a réduit la question à un problème de violation des pratiques démocratiques, qui s’exprimait par un empiétement sur les droits du parti le plus nombreux au Parlement français, alors que la violation de la tradition parlementaire était, dans ce cas, simplement le prétexte et non la cause.

Cet étouffement des raisons réelles pour lesquelles les communistes ont été exclus du Gouvernement constitue sans aucun doute une erreur sérieuse de la part de la direction du Parti communiste français, et soit était dû à une mauvaise compréhension de la situation, et il est difficile de supposer que ça ait été le cas, soit les communistes français se sont laissés intimider par des arguments sur les intérêts « nationaux  » de la France. Apparemment, les communistes craignaient qu’ils puissent être accusés de constituer un obstacle à l’octroi par l’Amérique d’un crédit à la France, et ainsi, de soi-disant nuire aux intérêts de leur pays.

De cette manière, les communistes ont cédé à un chantage qui leur reprochait de ne pas être suffisamment patriotique alors que la seule force patriotique en France aurait été le Parti communiste, s’il avait démasqué la signification réelle du crédit américain, qui avait été conditionné à une modification de la composition du Gouvernement par l’exclusion des communistes, ce qui, partant, affaiblissait la souveraineté même de la France.

À cette occasion, le Parti communiste français a cédé à la pression de la réaction, même s’il savait que cette pression était dictée par des forces impérialistes hostiles au peuple français.

Les communistes français auraient dû se présenter fièrement devant le peuple, dévoilant le rôle de l’impérialisme américain qui avait ordonné à la France d’expulser les communistes du Gouvernement national et expliquer au peuple qu’il ne s’agissait pas simplement d’une autre « crise gouvernementale », pas d’une simple violation des traditions parlementaires (bien que cela soit aussi significatif en tant que caractéristique de la crise de la démocratie bourgeoise), mais d’un cas d’ingérence étrangère dans les affaires françaises, une abrogation de l’indépendance politique de la France, une vente de la souveraineté de la nation par les socialistes français.

Il est déplorable que les dirigeants responsables des communistes français aient échoué jusqu’ici à expliquer au peuple français et à l’opinion publique mondiale dans son ensemble la cause sous-jacente de ces événements qui ont eu lieu en France, et le rôle honteux joué dans cette question par les socialistes français.

Les communistes français ont accusé les socialistes de « glissement vers la droite ». Mais quel glissement vers la droite peut-il y avoir eu ? Blum a-t-il jamais été de gauche ? Nous savons que Blum n’a jamais été de droite ni de gauche mais a toujours été, est et restera un serviteur loyal de la bourgeoisie, une courroie de transmission de l’influence de celle-ci dans le mouvement ouvrier.

En conséquence, il ne saurait glisser nulle part, et les camarades français ont évidemment échoué à discerner suffisamment clairement les manœuvres des dirigeants socialistes.

Le 22 septembre 1947 à Szklarska Poreba (Pologne)

LES CONFÉRENCES MONDIALES DES PARTIS COMMUNISTES (1957 et 1961)

Les Conférences mondiales des Partis communistes sont la forme étrange que prend le mouvement communiste international à la fin des années 1950.

La première conférence (14-16 novembre 1957) à Moscou rassemble 68 partis communistes. Le Parti communiste chinois s’oppose aux thèses de la coexistence pacifique et de la transition pacifique vers le socialisme.

En 1960, la Conférence regroupe 81 PC. Le Parti communiste chinois n’est pas présent quand elle s’ouvre à Moscou (10 novembre-3 décembre). Le schisme avec la Chine et avec l’Albanie est entamé.

La troisième conférence se tient les 1er-5 mars 1965 à Moscou. C’est celle dont parle l’article du Communiste. Elle se déroule en l’absence de plusieurs PC.

La quatrième Conférence a lieu à Moscou les 5-17 juin 1969. Plus aucune unité n’est possible. Cela s’explique par les événements de 1968 : intervention des troupes du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie en août et conflit militaire sino-soviétique à la confluence des fleuves Oussouri et Amour de mars à septembre.

De façon très plaisante pour les anti-communistes, une conférence — qui n’a pratiquement rien à voir — se tient à Berlin, capitale de la RDA, en juin 1976. Elle se donne pour mission d’évaluer la mise en œuvre des décisions de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) de 1975. Or c’est une œuvre diplomatique sans lien avec les PC.

Un front uni des opportunistes allant des Yougoslaves aux Roumains en passant par les euro-communistes d’Italie, de France et d’Espagne auxquels s’associent Britanniques, Suédois et Belges…

À Berlin, le PCUS s’oppose aux déclarations de plusieurs secrétaires dont Georges Marchais (PCF) et Enrico Berlinguer (PCI). Ils disent qu’une telle conférence ne correspond plus « aux nécessités de l’époque ». Marchais précise qu’il est « tout à fait exclu d’élaborer une stratégie commune à tous nos partis ». Il plaide pour de « nouvelles formes plus vivantes, plus flexibles et plus efficaces de rencontres collectives », avec des discussions profondes, ouvertes et directes qui « ne devraient pas nécessairement se conclure par l’adoption d’un document ».

En 1981, cinq ans plus tard, le PCF se vend à la social-démocratie avec sa participation au gouvernement Mitterrand-Mauroy.

Le secrétaire général du PCUS Leonid Brejnev se félicite à Berlin du succès électoral du PCI aux élections législatives de mai 1976 en Italie (33% de voix)… Le PCI se saborde en 1991.

Depuis 1998, il y a tous les ans une conférence mondiale des partis communistes et ouvriers, appelée Solidnet (réseau de solidarité). Le parti communiste de Grèce (KKE) joue un rôle central dans cette organisation. Ces conférences n’ont pas de conséquences importantes, si ce n’est une forme de continuation des thèses euro-communistes.

Vive la révolution !

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Le Communiste no 104 🔗

09-10/1964 · no 104 · p. 8-9

Échec à la conférence des scissionnistes. Préparons la création d’une nouvelle Association internationale des travailleurs

Depuis le mois de mai 1958, notre publication se présente comme le Mensuel de l’opposition révolutionnaire du Parti communiste français. À partir de ce numéro 47, d’octobre 1958, notre sous-titre devient Mensuel de la tendance révolutionnaire du Parti communiste français. Cette modification exprime notre souci de répondre à la situation nouvelle qui commence à se développer dans le parti et notre volonté d’intervenir au sein de celui-ci d’une manière plus positive, plus constructive. (Le Communiste 47, octobre 1958, p. 2)

La tendance révolutionnaire du Parti communiste français enregistre avec satisfaction les difficultés grandissantes que rencontrent les opportunistes du mouvement communiste international pour réunir ce qu’ils appellent une « Conférence des Partis communistes et ouvriers ».

Elle n’exclut pas maintenant que les plans des opportunistes soient mis en échec et que la dite « Conférence » ne puisse se réunir.

Dès le mois d’avril 1964, la tendance révolutionnaire du Parti communiste français appelait à « condamner sans hésitation » le projet de conférence. C’est ainsi qu’elle écrivait dans le n° 100 (avril 1964) du Communiste :

Les opportunistes et les révisionnistes préparent la tenue d’une « conférence des Partis communistes et ouvriers » pour la fin de cette année. Le soutien que donne à cette proposition la direction opportuniste de notre Parti, rend déjà cette conférence suspecte… La « conférence des Partis communistes et ouvriers » aura pour objet essentiel de condamner les communistes chinois, de faire leur procès et de mettre au pilori toutes les forces qui luttent pour que la stratégie du mouvement communiste international devienne celle de la révolution mondiale. Mais pourquoi les opportunistes et les révisionnistes éprouvent-ils maintenant un besoin de regroupement, de resserrement organisationnel ? Parce que la poussée de la révolution dans le monde les oblige à aller jusqu’aux ultimes conséquences de leur position : il n’est plus suffisant d’être pays par pays, un obstacle à la progression des idées et des pratiques favorables au développement de la révolution mondiale ; il faut le devenir internationalement en votant des résolutions qui ligotent les Partis et les classes ouvrières du monde entier.

Le Comité central du Parti communiste de Nouvelle Zélande (résolution des 25 et 26 juillet 1964), le Comité centrai du Parti communiste de Chine (lettre du 30 août au C.C. du P.C.U.S.), le Comité central un Parti du Travail de Corée (résolution du 31 août) ont fait connaître publiquement leur refus de participer à la dite « conférence ». D’autres prises de positions similaires émanant du Parti du Travail d’Albanie, du Parti communiste d’Australie ont également été faites en même temps que les Comités centraux du Parti communiste du Japon et du Parti communiste d’Indonésie formulaient les plus grandes réserves à l’égard de la « conférence ».

La tendance révolutionnaire du Parti communiste français se déclare solidaire de toutes les forces communistes qui refusent de participer ou de soutenir la conférence que veulent organiser les opportunistes scissionnistes. Elle se donne pour tâche de populariser dans le mouvement communiste français, la juste prise de position des forces révolutionnaires du mouvement communiste international qui se dressent contre la tenue de la conférence scissionniste.

LE CONTRE-PROJET DES RÉVOLUTIONNAIRES

Mais les militants révolutionnaires du Parti communiste français ne sauraient se limiter à dénoncer la conférence des scissionnistes. Il faut qu’ils opposent, surtout maintenant que ces derniers sont en difficulté, au projet des opportuniste scissionnistes, le CONTRE-PROJET des révolutionnaires.

Qu’est-ce que le contre-projet des révolutionnaires ?

C’est une série de propositions qui, d’étape en étape, traceront la voie qui conduira à la création d’une nouvelle Association Internationale des Travailleurs.

Les peuples qui ont encore à détruire le régime d’exploitation sont particulièrement sensibilisés par le problème d’une nouvelle Internationale car l’internationale c’est la garantie de l’aide illimitée entre révolutionnaires, c’est la concrétisation politique et organisationnelle du fameux principe  : « Prolétaires de tous les pays unissez-vous ».

La classe ouvrière française a le désir profond de voir se constituer une nouvelle Association internationale des Travailleurs. Mais elle a déjà contre elle, pour mener ce projet à bien, la direction du Parti communiste français qui se révèle devoir être parmi les plus acharnées à empêcher la création d’une nouvelle Association internationale des Travailleurs. C’est ainsi qu’il faut retenir comme étant particulièrement significative cette prise de position de la direction du Parti communiste français faite à l’occasion de la publication du Mémorandum de Palmiro Togliatti : « Il ne saurait être dans l’intention d’aucun des Partis qui sont favorables à la conférence de réclamer la création d’une nouvelle organisation internationale centralisée » (L’Humanité du 5 septembre 1964).

Mais la résistance des opportunistes sera vaincue dans ce domaine comme dans tous les autres domaines. La progression de la révolution dans le monde impose et imposera de plus en plus impérieusement le regroupement, en un centre unique d’action, de toutes les forces révolutionnaires.

POUR UNE CONFÉRENCE AYANT À SON ORDRE DU JOUR LA LUTTE CONCERTÉE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA RÉVOLUTION MONDIALE

Les militants communistes révolutionnaires français opposent au projet des opportunistes de réunir une conférence des Partis communistes dont l’ordre du jour serait encore une fois les problèmes de la « coexistence pacifique et de la paix », le contre-projet d’une conférence qui débattrait de la lutte concertée pour le développement de la révolution mondiale.

Pourquoi discuter encore de la « coexistence pacifique et de la paix » ? Tout ce qui pouvait être dit à ce sujet l’a été par les Conférences de Moscou de 1957 et 1960, ces conférences de compromis, maintenant totalement dépassées par le mouvement de la révolution dans le monde et le renforcement des forces révolutionnaires.

Les opportunistes ont beau dire qu’il faut intégrer dans la politique des Partis communistes les

changements intervenus dans le monde depuis 1957 et 1960, pratiquement, ils ne le font pas puisqu’ils empêchent par tous les moyens --- y compris les pires calomnies --- que la stratégie du mouvement communiste international se fonde sur l’action concertée pour le développement de la révolution dans le monde.

Mais le vent de l’histoire porte la politique des révolutionnaires. Leur regroupement et leur cohésion grandiront tandis que s’élargiront les failles dans le camp des opportunistes. Prenons à ce propos pour preuve ce Mémorandum de Palmiro Togliatti dont le seul intérêt aura justement été de révéler combien est profond le désarroi et l’esprit défaitiste de ces dirigeants opportunistes incapables de faire confiance à la capacité révolutionnaire des masses.

Plus la conférence des opportunistes scissionnistes aura de difficulté à se réunir, plus les révolutionnaires pourront passer à l’offensive :

  • NON à une conférence qui ligoterait le mouvement communiste à la politique de coexistence pacifique et à celle des voies pacifiques et qui aggraverait encore la division actuelle par sa condamnation des thèses révolutionnaires.

  • OUI à une conférence qui mettrait à l’ordre du jour les problèmes de la révolution mondiale. Une conférence qui, parce qu’elle serait au niveau des exigences de l’époque, œuvrerait à ressouder l’unité du mouvement communiste international et l’aiderait à se débarrasser des dirigeants incapables.

POUR UNE CONFÉRENCE OUVERTE À TOUS LES MOUVEMENTS RÉVOLUTIONNAIRES DU MONDE

La conférence internationale ne pourra pas se limiter au seul regroupement des Partis communistes et cela, du simple fait, qu’il existe désormais dans le monde des mouvements qui, tout en ne se réclamant pas du marxisme-léninisme sont d’authentiques mouvements révolutionnaires. On peut même dire que certains de ces mouvements ou partis, tel le Parti du F.L.N. algérien sont bien plus révolutionnaires que tel ou tel Parti communiste dirigé par des opportunistes.

À ce sujet il est bon de se rappeler l’exemple de l’Association internationale des Travailleurs fondée par Marx et Engels il y a tout juste 100 ans. Cette Première Internationale qui fonctionnant alors comme un centre international visait essentiellement à aider chaque organisation nationale adhérente à réaliser ses propres objectifs. Un seul principe commandait alors l’Association internationale des Travailleurs : l’action révolutionnaire pour l’émancipation totale des exploités.

Ce que la Première Internationale n’a pu réaliser dans la seconde moitié du XIXe siècle, le mouvement révolutionnaire de la seconde moitié du XXe siècle le réalisera car maintenant les conditions existent pour détruire irréversiblement, d’étape en étape, les régimes d’exploitation.

Les opportunistes scissionnistes sont les plus grands adversaires de la création d’une nouvelle organisation internationale centralisée. Mais ils ne pourront empêcher que s’impose, de plus en plus, la nécessité d’une conférence ouverte à toutes les formations authentiquement révolutionnaires afin de réaliser pratiquement et jusqu’à sa conclusion ultime la grande devise : « Prolétaires de tous les pays unissez-vous ».

LE RÔLE DES MILITANTS COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES FRANÇAIS

Les militants communistes révolutionnaires français ont conscience d’agir dans l’un des pays du monde où l’action sera des plus décisives pour le développement de la révolution prolétarienne. De grandes luttes de classe s’y préparent que la bourgeoisie tentera inévitablement de briser par la violence. Mais la classe ouvrière française dont le niveau de conscience est très élevée et dont la combativité grandit n’hésitera pas à recourir aux pratiques révolutionnaires les plus audacieuses quand le moment en sera venu.

Les dirigeants opportunistes du Parti communiste français mènent de nos jours une campagne systématique en faveur de la conférence scissionniste ; ils répandent les pires calomnies contre les révolutionnaires et plus précisément contre les communistes chinois.

Mais leur audience diminue parmi les militants ouvriers communistes. Un nombre grandissant de ceux-ci prend conscience que les dirigeants du Parti sont incapables de conduire les grandes luttes à venir et que dans le mouvement communiste international, ils ne font qu’un travail de diviseur.

La crainte principale des dirigeants opportunistes c’est d’être débordés par les forces révolutionnaires qui se lèvent. Ils ont raison d’avoir peur car ce débordement se prépare et cela justement à cause de la capacité des militants communistes révolutionnaires d’avoir des mots d’ordre de plus en plus concrets pour défendre la politique révolutionnaire :

  • Lutter pour une conférence internationale qui discutera des problèmes de la révolution mondiale,

  • Lutter pour la création d’une nouvelle Association internationale des Travailleurs,

ce sont là des objectifs concrets, des objectifs qui sont et seront de plus en plus susceptibles de rassembler un nombre grandissant d’ouvriers révolutionnaires français pour qui l’internationalisme prolétarien n’est pas une phrase creuse.

LE COMMUNISTE