Débat sur l'internationalisme : RIPCO et PMA
Bonjour,
En rencontrant l’ANC (Association nationale des Communistes), nous avons été confrontés à des expériences internationalistes qui nous posent bien des questions.
Depuis 1999, ont lieu annuellement (ou à peu près) des Rencontres internationales des partis communistes et ouvriers. La 22e session a eu lieu à La Havane en octobre 2022. Sur le site solidnet.org, nous avons pu reconstituer la fluctuation de la participation des partis. Le nombre varie beaucoup selon les lieux et les événements. Athènes est le lieu de toutes les premières rencontres. Cela donne de fait un poids assez lourd au KKE, parti communiste de Grèce. Malheureusement, parmi les partis le plus souvent présents, le KKE n’appartient pas à la ligne révolutionnaire. Avec une théorie fumeuse sur la “pyramide impérialiste”, il renvoie dos-à-dos l’OTAN, l’UE, la Fédération de Russie et plus ou moins clairement la Chine populaire. La “démocratie” formelle semble respectée puisque chaque texte adopté est affecté du nombre de signataires. Mais il faut aller chercher assez loin ce renseignement. Ce groupe est également pollué par l’activité du Parti communiste vénézuélien (PCV) dont la principale préoccupations politique vient de la peur que lui inspire le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) du président Maduro, qui - si l’on en croit le PCV - veut l’absorber… Donc ces rencontres n’ont pas grande utilité. Nous disons - dans la troisième partie de l’article “Histoire des Rencontres” - toutes les réserves que nous avons sur ce type d’internationalisme.
En mai 2022 est apparue la Plateforme anti-impérialiste mondiale (PAM). Elle n’a pas le même objectif parce que ses buts affichés sont de lutter contre la guerre et contre l’impérialisme. Il y a donc un peu moins de participants. La première réunion a eu lieu à Paris (mai 2022), la suivante a eu lieu à Belgrade (décembre 2022). La troisième Plateforme s’est réunie à Caracas en mars 2023. Nous publions les trois déclarations de Paris, Belgrade et Caracas. Le PRCF et l’ANC, groupes français, y ont pris la parole. Victoire Bech qui parlait pour l’ANC donne une perspective un peu réduite : une pétition ! “Nous proposons une pétition mondiale, relayée dans chaque pays par les forces qui se reconnaissent dans l’approche de la plateforme. Une pétition qui reflète la diversité des situations de lutte contre l’impérialisme et permet à des femmes et des hommes du monde entier de devenir acteurs de cette lutte où l’avenir et la survie de l’espèce humaine sont en jeu.” C’est dire - sans le vouloir - que cet internationalisme non plus n’a pas grande efficacité.
Une attaque d’une violence inouïe (wap21.org/?p=3233) contre le KKE (“Comment le KKE utilise la terminologie marxiste pour couvrir son retrait du marxisme”). Finalement le rédacteur - qui n’est pas nommé - accuse le KKE de trotskisme. On croit rêver… Certes, le KKE n’est pas l’aile marchante du mouvement communiste. Mais on aurait tort d’oublier ses apports, en particulier à une époque son analyse critique de l‘“eurocommunisme”.
Je m’attends à une “pluie” de controverses. On va m’accuser de renier l’internationalisme. Il n’est pas question de jeter l’internationalisme avec l’eau sale du bain de l’inefficacité. Il y a des besoins politiques et pratiques que les détachements nationaux peuvent se fournir quand ils en ont besoin. Ce n’est pas la peine d’en faire le catalogue : Tout organisateur de la lutte sait au fur et à mesure ce dont il a besoin. Quand la victoire est acquise une bonne leçon de science révolutionnaire peut expliquer comment a été construite la victoire.
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Michmich