Etats-Unis, Taiwan et Pologne
Bonjour,
Dans ce numéro, nous ne parlerons pas du 39e congrès du PCF, mais nous y reviendrons… Nous abordons la question de la guerre au niveau mondial.
Nous avons étudié le discours sur l’état de l’Union (anglais/français) prononcé par Joe Biden le mardi 7 février 2023. Ce discours démontre le retard que les Etats-Unis ont accumulé au cours des dernières décennies. Pour la forme, le discours reprend les codes du sermon évangéliste, sauf qu’il est incarné par un octogénaire peu charismatique devant une assemblée agitée. Pour le fond, les Etats-Unis accusent un lourd retard de développement des moyens de bien-être de son peuple. On le constate par l’ampleur que prennent les multiples crises sanitaires qui accablent le pays : covid-19, grippe, bronchiolite, opiacés… Cela témoigne aussi d’une crise profonde de l’impérialisme états-unien, incapable de développer sa social-démocratie pour s’assurer une corruption de masse efficace. Le peuple est fractionné, il vit dans une indigence incroyable pour une telle puissance économique. Cela explique pourquoi il se désolidarise de plus en plus des objectifs de son propre impérialisme. Le social-démocrate Biden ne parviendra pas à combler le gouffre qui sépare le mode de vie des Européens (dans leur diversité) de celui des Etats-Uniens (dans leur diversité). Mis devant ces multiples crises, Biden répète à vomir “Let’s finish the job” pour convaincre les membres du Congrès de poursuivre leur alliance bipartisane, sorte d’union sacrée, seule capable de “reconstruire l’ossature des Etats-Unis, la classe moyenne américaine”. Biden finit sa harangue ainsi : “Parce que l’âme de cette nation est forte, parce que l’ossature de cette nation est forte, parce que le peuple de cette nation est fort, l’état de l’Union est fort.” Ce storytelling creux ne suffira pas pour convaincre le peuple : c’est de là que jaillit l’étincelle révolutionnaire. Quant à sa période de roquet énervé contre le cœur du parti communiste chinois, elle est ridicule : “Nommez-moi un leader mondial qui échangerait sa place avec Xi Jinping ! Nommez-m’en ne serait-ce qu’un seul ! Nommez-m’en un !” Tout dirigeant rêve d’être à la place de Xi Jinping.
De notre étude approfondie de l’histoire de la province chinoise de Taiwan de 1945 à nos jours, nous tirons la conviction que la réunification de la Chine est en passe de se réaliser. C’est en tout cas le vœux profond que les Taiwanais manifestent à chaque occasion. On ne peut exclure un revers temporaire du fait de provocations impérialistes aériennes et maritimes. Mais l’étude de l’histoire de Taiwan nous fait prendre conscience de combien son histoire est liée à la Chine continentale. Alors que le Kuomintang (parti nationaliste chinois) a préféré se replier sur l’île que de participer au renouveau communiste de la nation chinoise, le KTM est aujourd’hui la principale force politique de l’île et est favorable à la réunification sous le mot d’ordre “un pays, deux systèmes”. Après Hong Kong en 1997 et Macao en 1999, le retour de Taiwan à la mère patrie ne saurait tarder à se réaliser. En tant que communiste, nous notons l’intelligence de la politique du PCC qui a rendu cette réunification non seulement possible, évidemment désirée par tous, mais surtout évidente. Taiwan est un enjeu crucial pour la guerre impérialiste qui se prépare, mais elle ne semble pas pouvoir être le cœur de l’affrontement.
Il n’en est pas de même dans l’Union européenne où des affrontements politiques ont lieu, parfois à fleuret moucheté, entre les tenants de l’empire européen (France-Allemagne-Benelux) et les puissances orientales (Pologne-Lituanie). L’article Le couple infernal Pologne-neocons du journal De defensa de Philippe Grasset évoque la force agressive que la Pologne déploie avec l’aide des néoconservateurs étatsuniens. Le premier ministre polonais ne confirme pas avoir réellement dit : « Il serait du meilleur intérêt pour l’Ukraine de transférer temporairement les territoires occidentaux de l’Ukraine sous la protection de la Pologne. […] Poutine n’oserait pas attaquer un territoire d’un pays appartenant à l’OTAN. » On se demandait comment l’impérialisme européenne trouverait un prétexte pour attaquer frontalement la Russie. Nous ne sommes pas certain que cette idée là se réalise, mais ce genre de scenarii font leur chemin dans la tête des dirigeants de l’Union européenne.
Il est du devoir des communistes d’Europe de s’élever avec conviction contre toutes les manœuvres belliqueuses.
Amitiés révolutionnaires.
Paul-Amour & Michmich