Média communiste pour toute l'Europe
fondé par Michèle Mestre
2 janvier 2023

Les 21 conditions d'adhésion à l'Internationale communiste (1920)

Nous poursuivons la préparation du texte pour le 39e congrès du PCF à Marseille (avril 2023).

Après la caractérisation du réformisme de Jaurès et du jauressisme, il nous a semblé que le plus important était d’étudier le rôle pour la naissance et la transformation du parti qu’a joué l’adhésion à la IIIe Internationale, l’Internationale communiste (IC).

Il est essentiel de comprendre que sans la révolution soviétique d’octobre 1917, il ne se serait rien passé. Le parti communiste n’existe en France que comme l’enfant de cette révolution.

Nous mettons en ligne un long exposé que nous trouvons dans “Le congrès de Tours. Édition critique réalisée par Jean Charles, Jacques Girault, Jean-Louis Robert, Danielle Tartakowsky, Claude Willard”, Éditions sociales, 1980, 920 p., “Les 21 conditions d’admission”, p. 123-127.

Il n’est pas possible de se fier à un autre texte. Wikipédia dans son article sur le “21 conditions” aligne un véritable ramassis de contrevérités antisoviétiques et anticommunistes. Il est nocif et inutilisable. À l’occasion, il vaudrait la peine de le réécrire.

La période est évidemment relatée dans “Histoire du Parti communiste (manuel)”, éditée en 1964 par une commission de 17 membres, aux Éditions sociales.

Elle note “l’opposition des soldats et des marins, surtout en mer Noire, à l’intervention [de l’impérialisme français] contre la Révolution russe.

“Dès janvier 1919, la lutte ouvrière est marquée par des grèves massives. Le 1er mai est d’une grande ampleur. Les effectifs de la S.F.I.O. et de la C.G.T. augmentent. Mais la bourgeoisie parvient à diviser et à briser le mouvement désorienté par les dirigeants réformistes.

“Cet échec souligne l’impuissance nocive de la IIe Internationale. Il montre, comme Lénine l’explique avec lucidité, la nécessité d’un parti de type nouveau. La constitution de la IIIe Internationale (2-6 mars 1919) aide le mouvement révolutionnaire à se dégager du réformisme.

“En France, la question de l’adhésion du Parti socialiste à la IIIe Internationale entraîne une lutte idéologique, rendue lente et confuse par l’attitude de certains socialistes (les Reconstructeurs). L’aide précieuse de Lénine (“Notes d’un publiciste” [14 février 1920 - contre Longuet] contribue à clarifier la situation. Si le Congrès de Strasbourg (25-29 février 1920) décide de quitter la IIe Internationale, il écarte encore l’adhésion à la IIIe.”

Lénine écrit encore une lettre le 27 juillet 1920 “à tous les membres du Parti socialiste français, à tous les prolétaires conscients de France”.

Avec ces interventions de Lénine, apparaît réellement ce que l’adhésion de la S.F.I.O. à la IIIe Internationale au Congrès de Tours (décembre 1920) lui doit directement. Tant que Lénine est aux affaires la voie semble droite. Sa mort le 21 janvier 1924 va rendre le chemin infiniment plus sinueux.

Dès la fin du congrès de Tours, un “Manifeste” est publié. Au passage, il dit :

… Que dans l’Internationale, relevé à l’ombre de la première des grandes révolutions sociale, [notre Parti] soit digne de son passé, digne de Babeuf, digne des hommes de juin 1848, digne de la Commune, digne de Jaurès, digne de l’avenir glorieux qui s’offre à nous !

Le rappel de Jaurès, hélas, rappelle que malgré les interventions de Lénine, le combat contre le réformisme n’était pas gagné…

Pour remonter aux origines révolutionnaires, l’effort intellectuel est redoutable… mais il faut le fournir. C’est la condition indispensable pour reprendre le chemin de la victoire, non pas en gommant les virages, mais en les comprenant et en apprenant comment les éviter dorénavant.

Vive Lénine ! Vive le PCF ! Vive le communisme !

Paul-Amour et Michmich