Accord de cessez-le-feu au Liban : Macron cède à Netanyahou
Bonjour,
Nous avons plusieurs numéros de Communistus sur le feu.
L’un contre l’agression littéraire impérialiste caractérisée de la France contre l’Algérie et les ripostes de l’Algérie. Le nombre d’intervenants commence à devenir important. Nous pensons le publier très rapidement.
Il y a un numéro sur le révolutionnaire Saint-Just à propos d’une publication indigne à son sujet. Anne et Paul-Amour nous livreront des éléments d’analyse et de compréhension.
Nous avons toute une série de documents sur la vie interne du PCF. Notamment autour de la conférence nationale de décembre 2024. On a vu sortir ces derniers jours plusieurs contributions qui méritent que l’on s’y arrête. L’agitation révolutionnaire n’est pas éteinte. Loin s’en faut.
Accord de cessez-le-feu au Liban : Macron cède à Netanyahou
Le chef du gouvernement israélien est furieux des déclarations françaises, notamment celle de Michel Barnier, qui a affirmé que la France appliquerait les décisions de la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre de Netanyahou et de Gallant, l’ex-ministre de la Défense. Netanyahou a menacé, en représailles, de mettre son veto à toute participation active de la France à un accord sur le Liban.
« La France ne pouvait pas demander d’un côté de prendre une part active à des négociations sur un accord de cessez-le-feu, et de l’autre annoncer son intention de procéder à l’arrestation du Premier ministre s’il s’aventurait sur son territoire. Il fallait choisir », a souligné un diplomate israélien. Joe Biden serait intervenu directement auprès de Macron pour qu’il assouplisse les positions de la France sur ces mandats d’arrêt. Macron et Netanyahou se sont ensuite parlé au téléphone.
Les dirigeants libanais interviennent à leur tour. Ils exigent que la France soit partie prenante de tout accord. Finalement, le Quai d’Orsay a clairement laissé entendre que la France n’avait pas l’intention d’arrêter Netanyahou ou Gallant sur le territoire français. Ils ont avancé l’argument qu’Israël ne fait pas partie, tout comme les Etats-Unis, des 124 pays membres de la CPI.
Israël accepte que la France soit intégrée à la commission dirigée par les États-Unis chargée d’examiner les plaintes pour d’éventuelles violations de l’accord de cessez-le-feu. Haaretz, quotidien israélien social-démocrate sioniste, dit que la France a fait un « énorme cadeau » à Netanyahou, reconnu coupable par la CPI de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza.
Il est clair que la France joue son rôle de puissance impérialiste dominante au Liban. Nous donnons en pièce jointe l’article de La Chronique de Palestine du 28 novembre 2024 : « Le cessez-le-feu impérial tardif au Liban : un accord voué à l’échec ? » de Jeremy Salt.
Aujourd’hui, nous voulons livrer à l’attention de nos camarades la dernière analyse du Palestinien Ramzy Baroud, rédacteur en chef de La Chronique de Palestine. Plus clairement que précédemment, il met en cause des politiques palestiniennes, les « accords », les « solutions »… Parmi nous, Communistus, le débat est très présent. Faut-il condamner d’une seule pensée toute la période de recherche de l’OLP dirigée par Yasser Arafat ? Pour nous, absolument pas.
Mais ne faut-il pas accepter l’essentiel des thèses de Ramzy Baroud sur la division mortelle des Palestiniens depuis 1993 ? Nous sommes d’accord avec lui qu’elles ne sont pas définitives. Le peuple palestinien peut et doit surmonter ces divisions.
Le cessez-le-feu au Liban – sans véritable contenu politique – crée un malaise. Que signifie cette cessation du feu ? Le Hezbollah du Liban a-t-il abandonné le soutien à la Palestine ? Apparemment pas. Le Hezbollah, qui n’est pas signataire de l’accord, revendique ce cessez-le-feu comme une victoire de la résistance libanaise et palestinienne.
Dans 60 jours, nous en saurons plus. Nous saurons si Israël s’est retiré du Sud-Liban. Nous saurons si l’armée libanaise a regagné ses positions au sud et si elle accepte de faire « la police » contre la Résistance libanaise et palestinienne.
Vive la Résistance libanaise et palestinienne !
Vive la Révolution palestinienne !
Vive le communisme !
Communistus
Au-delà des « accords » et des « solutions » créatives
La feuille de route pour une paix et une justice en Palestine
The Palestine Chronicle - 27 novembre 2024 – Ramzy BAROUD
Bien avant que le premier « accord du siècle » de Donald Trump ne soit officiellement révélé le 28 janvier 2020, les administrations US successives ont tenté de « stabiliser » le Moyen-Orient aux dépens des Palestiniens.
Les plans précédents, ou accords, reposaient sur la prémisse d’une marginalisation totale du peuple palestinien et de sa cause. Il s’agit notamment du plan Rogers de 1969 et du plan Rogers II du début des années 1970, qui a abouti aux accords de Camp David plus tard dans la même décennie (1978).
Aucun de ces accords n’a réussi à soumettre les Palestiniens. Israël et les États-Unis ont investi dans une direction palestinienne alternative, qui serait prête à se soumettre à la volonté israélienne, souvent en échange d’argent et d’une part minimale du pouvoir. Le résultat de toutes ces tentatives a été les accords d’Oslo en 1993, qui ont d’abord segmenté politiquement les Palestiniens, créant des classes concurrentes, mais n’ont finalement pas réussi à vaincre la quête palestinienne de liberté.
Ce ne sont que de simples exemples. De nombreuses autres initiatives et plans, principalement par les États-Unis et d’autres entités occidentales, ont tenté de mettre un terme à la lutte palestinienne sans avoir à faire face aux inconvénients de faire pression sur Israël pour qu’il respecte le droit international. Ils ont tous échoué.
Le soi-disant accord du siècle de Trump a été une autre tentative ratée. Il se situait dans des plans israéliens précédemment contrecarrés centrés sur la soi-disant « paix économique » du Premier ministre Benjamin Netanyahu en 2009. Pour Israël, le nouvel « accord » était censé représenter un scénario gagnant-gagnant : mettre fin à l’isolement régional d’Israël, amasser des richesses, rendre l’occupation militaire israélienne permanente, éviter toute responsabilité en vertu du droit international, et ainsi vaincre définitivement les Palestiniens.
La guerre et le génocide israéliens en cours à Gaza, la déstabilisation de toute la région et la fermeté et la résistance palestiniennes sont la preuve finale qu’il ne peut jamais y avoir de paix véritable au Moyen-Orient sans justice pour les Palestiniens et les autres victimes de la brutalité israélienne. Aucun accords futurs entre les États-Unis et l’Occident ne pourra jamais changer ce fait.
La même conclusion s’applique à ceux qui opèrent à un titre moins officiel, mais qui s’engagent toujours à la même lecture des « solutions » créatives au soi-disant « conflit ». De telles notions peuvent suggérer que l’absence de solutions reflète le manque d’imagination, de détermination ou l’absence de texte juridique qui rende possible une fin juste au « conflit ».
Mais une solution est facilement disponible. En effet, la solution à l’occupation militaire, à l’apartheid et au génocide est de mettre fin à l’occupation militaire, de démanteler le régime raciste de l’apartheid et de tenir les criminels de guerre israéliens responsables de leur extermination des Palestiniens.
Non seulement nous avons suffisamment de lois internationales, mais nous avons aussi le consensus international qui devrait rendre cette « solution » possible. Le principal obstacle est le soutien obstiné et inconditionnel des États-Unis à Israël, qui lui a permis de bafouer le droit international et le consensus pro-palestinienne pendant des décennies.
Le droit international concernant la Palestine n’est pas une résolution dépassée, mais un discours juridique solide et croissant qui refuse d’accepter toute interprétation israélienne ou US des crimes de guerre, y compris le crime de génocide, en cours à Gaza et dans le reste des territoires palestiniens occupés.
En février 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a commencé à tenir des audiences qui ont permis aux représentants de plus de 50 pays d’exprimer leurs positions politiques, juridiques et morales sur l’occupation israélienne de la Palestine.
Alors que le conseiller juridique par intérim du département d’État US a bizarrement soutenu que le panel de 15 juges de La Haye ne devrait pas appeler au retrait d’Israël de la Cisjordanie occupée, le conseiller juridique du ministère chinois des Affaires étrangères, Ma Xinmin, est allé jusqu’à affirmer que « l’utilisation de la force par les Palestiniens pour résister à l’oppression est un droit inaliénable ».
Plus tard en juillet, la CIJ a rendu une décision historique selon laquelle l’occupation israélienne dans toutes ses expressions est illégale au regard du droit international, et que cette illégalité inclut l’occupation de Jérusalem-Est, toutes les colonies israéliennes, les tentatives d’annexion, le vol des ressources naturelles, etc.
En septembre 2024, un consensus international s’est de nouveau dégagé lorsque l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution exigeant qu’Israël mette fin à « sa présence illégale dans le territoire palestinien occupé » dans un délai de 12 mois.
Ce n’est qu’une note de bas de page dans l’énorme corpus de droit international concernant l’occupation israélienne de la Palestine. Et pourtant, d’autres sont constamment ajoutés au discours déjà clair, y compris les derniers mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre les principaux dirigeants israéliens, y compris Netanyahu lui-même.
Avec une telle clarté à l’esprit, pourquoi les Palestiniens, les Arabes et la communauté internationale devraient-ils envisager ou s’engager dans de nouveaux accords, plans et solutions qui opèrent en dehors du domaine du droit et des normes internationales ?
Le problème n’est évidemment pas l’absence d’une feuille de route vers une paix juste, mais le manque d’intérêt ou de volonté, notamment de la part des États-Unis et de quelques-uns de leurs alliés occidentaux. C’est leur soutien indéfectible à Israël et le financement de sa machine de guerre qui rendent une solution juste en Palestine inaccessible, du moins pour l’instant.
En ce qui concerne les Palestiniens, il ne peut y avoir qu’un seul « accord » acceptable, un accord qui repose sur la pleine mise en œuvre du droit international, y compris le droit au retour et le droit à l’autodétermination du peuple palestinien.
Les tentatives continues des États-Unis et d’Israël pour contourner ce fait n’empêcheront jamais les Palestiniens de poursuivre leur lutte pour la liberté.
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