Fête de la Révolution d'Octobre 1917
Bonjour,
En janvier 2024 a eu lieu de centenaire de la mort de Vladimir Illitch Oulianov Lénine. Son mausolée “règne” toujours - très populaire - sur la place Rouge de Moscou.
Chaque communiste a une dette très particulière à l’égard de Lénine. C’est le révolutionnaire qui le premier - après la Commune de Paris de 1871 - a prouvé qu’on peut arracher le pouvoir à l’impérialisme et le garder. D’abord, il lui a fallu construire une organisation révolutionnaire, le parti bolchevik, parti qui passe de la qualification de social-démocrate à celle de communiste. La fierté de la réussite de Lénine est égale à la tristesse de sa perte.
Fleur cueillie… (chant des peuplades Khor)
Fleur cueillie sur la colline
Ton parfum s’envole au vent.
Il est mort l’ami Lénine,
Mais son nom reste vivant, (bis)
Ah quel regret !
Il est mort l’ami Lénine,
Mais son nom reste vivant.
Tout doucement, ami Lénine,
Tout doucement, tu t’en allas,
Le pays va vers les cimes.
Mais Lénine nest plus là,
Ah quel regret !
Le pays va vers les cimes.
Mais Lénine n’est plus là.
Dans la guerre et la famine,
Il conquit notre bonheur,
Il est mort, ami Lénine,
Mais il vit dans notre cœur.
Ah quel regret !
Il est mort, l’ami Lénine,
Mais il vit dans notre cœur.
Pour entendre une version de la chanson
On trouve aussi ce chant dans Chants révolutionnaires du monde par le groupe 17 (1977)
La leçon d’Octobre 1917
Nous avons souvent l’habitude en France de voir « octobre 1917 » à Pétrograd en Russie comme quelque chose qui ressemble à la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 à Paris. On ne sait pas grand chose de la « décision » du 14 juillet 1789. Et l’aspect anarchique - pour ne pas dire anarchiste - ne ressort que mieux. Mais à Petrograd en 1917, il n’y a rien d’anarchique. Il y a le Parti que Lenine a constitué, le parti bolchevik. Il y a des dirigeants du parti sur lequel Lenine croyait pouvoir compter.
Dans ses articles « Les champions de la fraude et les erreurs des bolchéviks » (t. 26, 22 setembre 1917), « Notes d’un publiciste. Les erreurs de notre Parti. » (id.) et « La crise est mûre » (t. 26 p. 68), Lénine critique les erreurs tactiques commises par les dirigeants bolchéviks vis-à-vis de la Conférence démocratique : il exige que les bolchéviks quittent le Préparlement, en soulignant la nécessité de concentrer tous les efforts sur la préparation de l’insurrection ; il contre la position défendue par Kaménev et autres qui préconisent la participation. Le 7 (20) octobre, le jour de l’ouverture du Préparlement, les bolchéviks donnent finalement lecture d’une déclaration et ils quittent le Préparlement. Nous sommes à cinq jours de l’insurrection victorieuse.
« Que faire ? Il faut ‘aussprechen was ist’, [en allemand ‘dire ce qui est’], reconnaître la vérité, à savoir qu’il existe chez nous, au Comité central et dans les milieux dirigeants du parti, un courant ou une opinion en faveur de l’attente du Congrès des Soviets et hostile à la prise immédiate du pouvoir, hostile à l’insurrection immédiate. Il faut vaincre ce courant ou cette opinion. » (« La crise est mûre », Œuvres t. 26, p. 68-79)
C’est la position de Kaménev, Zinoviev et Trotski et de quelques autres parmi les principaux dirigeants. Kaménev et Zinoviev s’élèvent contre le plan de Lénine d’insurrection armée. Pour eux la classe ouvrière de Russie n’est pas capable de réaliser la révolution socialiste. Ils rejoignent la position des menchéviks, défenseurs de la république bourgeoise. Trotski insiste pour que l’on remette l’insurrection jusqu’à la convocation du IIe Congrès des Soviets de Russie, ce qui signifie en réalité la torpiller, en donnant le temps au Gouvernement provisoire de concentrer les forces suffisantes pour écraser toute action.
Nous pourrons y revenir longuement - à la demande des camarades. Sur toute la longue période de septembre et d’octobre 1917, Lénine passe son temps à contrer les autres dirigeants bolcheviks qui ne veulent pas passer à l’action.
En notre âme et conscience en 2024, il nous faut nous poser la question : Si se présente une situation comparable, est-ce que je serai du côté de Lénine (“On y va !”) ou du côté des peureux et des irrésolus (“Le peuple n’est pas prêt”) ? Je pense que c’est la principale dette que nous avons envers Lénine. Lénine est celui qui dit “On y va !”, “C’est l’heure exacte de la Révolution”.
Nous écrivons ce numéro à la suite d’une discussion entre Paul-Amour et Gérard le 24 octobre 2024 à l’issue de la conférence-débat sur le Venezuela. Gérard raconte qu’il trouve dommage que le parti ne fête plus la révolution d’Octobre 1917. Je lui ai dit que cela nous peinait beaucoup nous aussi et qu’il faudrait un jour y remédier. Nous lui adressons ce numéro tout spécialement.
Vive la révolution bolchévique !
Communistus
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