Communistus

Média communiste pour toute l'Europe

fondé par Michèle Mestre

3 septembre 2024 · no 221

L’Algérie, la nouvelle banque de développement (NBD), les BRICS et la Révolution

Bonjour,

Aujourd’hui, notre propos est en apparence didactique. À chaque camarade de voir, quel lien ces données ont avec la révolution. Pour notre part nous pensons que l’affrontement à venir est inclus dans la montée des BRICS et le surplace du G7. Mais il n’est pas question de croire que l’économique peut supplanter le politique. La crise économique peut favoriser le moment révolutionnaire : Ce sont les révolutionnaires qui font la révolution.

L’ALGÉRIE ET LA NOUVELLE BANQUE DE DÉVELOPPEMENT (NBD)

Nouvelle banque de développpement
Nouvelle banque de développpement

La Nouvelle Banque de Développement (NBD) a été fondée par le groupe BRICS en 2015. C’est une banque multilatérale de développement. Sa mission principale est de mobiliser des ressources au bénéfice des pays BRICS et des pays en développement.

L’Algérie, dont l’adhésion directe aux BRICS a été refusé en 2023, a demandé la même année à rejoindre la Nouvelle banque de développement, avec une première contribution de 1,5 milliard de dollars. Elle en devient le 9e membre. Son adhésion a été approuvée le 31 août 2024, à la 9e réunion annuelle au Cap (Afrique du Sud) du Conseil des gouverneurs de la NBD, dirigé par la Brésilienne Dilma Rousseff.

L’économie algérienne renforce ainsi ses relations économiques et financières avec les puissances émergentes. C’est d’abord l’accès à des financements, à des conditions plus favorables, pour des projets d’infrastructure et de développement, dans des secteurs clés comme l’énergie, les transports et l’agriculture. L’Algérie peut bénéficier d’un premier prêt de 1,2 milliard de dollars, pour moderniser ses infrastructures portuaires et ferroviaires.

En 2023, les échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays des BRICS représentaient 26% du commerce extérieur algérien, avec un volume total de 18,4 milliards de dollars. L’adhésion à la NBD permet à l’Algérie de renforcer ses partenariats économiques avec les membres des BRICS, notamment la Chine et l’Inde.

Les pays comme l’Algérie et ceux des BRICS sont aujourd’hui en butte à des tensions géopolitiques et commerciales. Ils doivent stimuler la croissance, sans dégrader l’environnement. L’investissement doit être complété par l’intégration volontaire de technologies provenant de l’étranger. La NBD permet d’acquérir des technologies et des modèles commerciaux modernes et de les diffuser dans l’ensemble de l’économie, pour permettre aux entreprises nationales de devenir des fournisseurs mondiaux de biens et de services.

Ce que nous disons sur l’adhésion de l’Algérie à la NBD montre que l’extension des BRICS n’est pas terminée.

LES BRICS FACE AU G7

Carte des BRICS
Carte des BRICS

Dans les BRICS, le moteur est la Chine populaire. En 2023, le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) prend un tournant significatif dans sa stratégie de développement économique pour la construction d’un ordre économique mondial plus équitable. Ce n’est pas une mise en ordre militaire. C’est la mise en évidence d’un courant alternatif puissant.

On se demande comment cette participation aux BRICS peut influencer les relations économiques avec les pays non membres des BRICS, notamment ceux de l’Union européenne et des États-Unis. Tous les membres des BRICS cherchent à éviter l’influence financière et économico-politique des États qui se considèrent forts dans un but de les joindre à leurs propres intérêts. C’est une parade contre le dollar et contre l’euro.

La carte montre l’élargissement avec des pays de l’Afrique orientale et du Moyen-Orient : Éthiopie, Égypte, Arabie saoudite, Iran. Les deux pays africains ont plus de 100 millions d’habitants. L’Arabie est un géant du gaz et du pétrole. L’Iran n’a que 83 millions d’habitants ; mais son originalité politique est extrême. La carte ci-dessus ne dit rien de l’Argentine qui a été retenue à l’été 2023 et qui a refusé d’adhérer en 2024 – à cause d’un changement réactionnaire de gouvernement.

Le positionnement des pays du G7 permet à l’évidence de marquer la différence. En 2018, les pays des BRICS ont dépassé la part des pays du G7 dans le produit intérieur brut (PIB) mondial total. En 2024, l’écart s’est encore creusé; les BRICS détiennent un total de 35% du PIB mondial contre 30% pour les pays du G7.

Il n’est pas question de faire un concours de « qui a la plus longue ? ». Mais le rapport de forces n’est pas en faveur du G7. Nous reviendrons rapidement sur les banques. Les BRICS ont un nombre de banques « systémiques » comparable à celles du G7. Systémique, cela veut dire que leur faillite provoquerait un séisme économique mondial. nous y reviendrons dans Communistus.

LE RÔLE DE LA CHINE POPULAIRE

Nous ne savons pas comment on peut aller plus loin, en demeurants sur la terrain de l’économie..

Tous les pays socialistes (sauf la Corée du Nord) demandent leur adhésion aux BRICS. Mais nous savons qu’avec le programme des « routes de la soie » (entre autres) la Chine populaire propose déjà d’aller beaucoup plus loin : Ne pas en rester à l’investissement financier et avancer dans la construction d’infrastructures performantes.

Ce sont les forces de l’impérialisme qui provoqueront l’affrontement. Nous ne savons pas quand les pays du G7 vont dire « ça suffit ».

En tant que communistes, il nous revient de dire et de préparer la façon dont les peuples décideront d’y répondre.

Nous ne sommes pas pessimistes. Peut-être seulement impatients…

Vive la Révolution mondiale ! Vive le communisme !

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