Communistus

Média communiste pour toute l'Europe

fondé par Michèle Mestre

30 juillet 2024 · no 210

10-Thermidor, Sahara occidental, athlètes algériens, Maduro, Révolution sandiniste

Bonjour,

28 juillet 1794 - 10 Thermidor an 2 : L’exécution des révolutionnaires Robespierre, Saint-Just, Couthon, Le Bas…

Il y a 230 ans…

Le 21 janvier 1793, un homme seul, Louis Capet, monte à l’échafaud. Du pouvoir personnel au collectif. Le 10 thermidor an 2, ils sont vingt-deux. Dans l’après-midi, ils sortent du palais de justice, sur trois charrettes. Elles quittent l’île de la Cité pour la même place de la Révolution (aujourd’hui la Concorde). Parmi eux , il y a des élus parisiens comme le maire, Fleuriot-Lescot, le commandant général de la garde nationale, Hanriot, etc. Il y a aussi les cinq députés de la Convention nationale : Robespierre et son frère Augustin, Saint-Just, Couthon, Le Bas qui ont tous demandé à partager son sort.

C’est la fin de la première expérience d’un pouvoir de type communiste en France.

Nous portons au fond du coeur cette blessure qui n’est en rien inexplicable. Une partie des conditions nécessaires étaient en place. Une autre partie n’y était pas. Il n’empêche que nous tirons de cette expérience la dure et puissante exigence de réussir la Révolution socialiste, en préparant les conditions, en nous préparant à les utiliser crânement quand elles sont réunies.

![Une gravure contre-révolutionnaire de la mort de Robespierre et Saint-Just](/data/serie_2022/210/2024-07-28_Execution_de_Robespierre_et_de_ses complices.jpg)


RASD. Un complot franco-marocain

Un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de fouler aux pieds la légalité internationale en apportant son soutien au plan d’autonomie défendu par le Maroc. Ce membre permanent, c’est la France. Elle veut dégeler ses relations avec le Maroc et elle a choisi de céder à ses pressions.

Selon l’ONU, le Sahara occidental a droit à l’autodétermination. L’Algérie précise que “le gouvernement français assume seul la pleine et entière responsabilité de sa décision.” La tempête actuelle pourrait bouleverser le rapprochement entre l’Algérie et la France et remettre aux calendes grecques la visite du président Tebboune en France. Sa visite est programmée pour la seconde quinzaine de septembre 2024. Dans le cas où il est réélu le 7 septembre, le président Tebboune avait donné son accord.

Après ses échecs brûlants dans le Sahel, l’impérialisme français voudrait retrouver un moyen de s’immiscer dans la politique des pays du nord de l’Afrique. Mais c’est une voie agressive (et au total sans perspective) qu’emprunte le gouvernement Macron.


JO Paris 2024. Les gestes des athlètes algériens

L’histoire de l’Algérie a refait surface de manière saisissante ce vendredi 26 juillet 2024, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. La délégation algérienne, par un acte symbolique, a ravivé la flamme de la mémoire des martyrs des massacres du 17 octobre 1961. Cet événement, profondément ancré dans la mémoire collective algérienne, a trouvé une résonance particulière dans le cadre de cette cérémonie mondiale. À bord d’un bateau naviguant sur La Seine, à l’ombre des drapeaux vert et blanc, un membre de la délégation nationale a prononcé un bref discours, en arabe, ponctué d’un Tahia El-Djazair (Vive l’Algérie) répété. Ce cri du cœur a résonné avec une intensité particulière, rappelant les souffrances endurées et la résilience du peuple algérien. Ensuite, les autres athlètes, vêtus de leurs costumes traditionnels et arborant fièrement les couleurs nationales, ont lancé des roses rouges dans la Seine, à côté du pont d’où furent jetés des Algériens par la police française. Cet acte, éminemment symbolique et chargé de sens, s’est déroulé sous le pont où, durant cette nuit tragique du 17 octobre 1961, des centaines de manifestants pacifiques algériens furent noyés. Environ 30.000 Algériens avaient alors bravé l’interdiction de manifester imposée par les autorités françaises, défilant pacifiquement pour une « Algérie algérienne », en plein Guerre d’Algérie. Ce jour-là, ils étaient venus en famille pour manifester pacifiquement, en réponse à l’appel de la Fédération de France du Front de libération nationale. Cependant, la répression fut violente et impitoyable. Les forces de l’ordre, sous les ordres du préfet sanguinaire, Maurice Papon, les ont violemment réprimés, battus, et certains furent même exécutés ou jetés dans la Seine. Des milliers d’autres furent arrêtés, ajoutant à l’horreur de cette répression sanglante. Cette répression faisait suite à l’appel à manifester contre le décret du 5 octobre et son couvre-feu discriminatoire visant les « Français musulmans d’Algérie », dénoncé par les manifestants. La répression a laissé une cicatrice profonde dans la mémoire collective algérienne et a été l’une des nombreuses atrocités commises durant la période coloniale française en Algérie.

Le jeune espoir du judo algérien Driss Messaoud Redouane n’a pas été gâté par le tirage au sort de sa catégorie. Potentiel médaillable, l’athlète de 22 ans est tombé sur un judoka représentant l’état sioniste dans le tableau de compétition de la catégorie des moins de 73 kg. Le scénario de Fethi Nourine aux Jeux de Tokyo 2021 se répète ainsi à l’édition de Paris. Nourine avait écopé d’une suspension de dix ans pour avoir refusé de se présenter devant Tohar Butbul. Le sort met une fois de plus ce même athlète de l’Etat sioniste face à un sportif algérien aux 16e de finale. Après trois ans d’intense préparation, Driss Messaoud Redouane ne s’est pas présenté sur le tatami numéro 2 de l’aréna du Champs de Mars pour son match face à Tohar Butbul. Le jeune Algérien a refusé la confrontation face au représentant de l’État sioniste. L’athlète a ainsi été fidèle aux principes de son pays. Cependant, pour éviter de subir le même sort que son compatriote, le jeune judoka a trouvé la bonne parade. La veille de la compétition, Driss Messaoud Redouane s’est présenté à la traditionnelle séance de pesée avec un poids (-73,4kg) supérieur à la limite de sa catégorie (-73kg). C’est une solution plus ou moins réglementaire, adoptée par le COA et la FAJ, qui, cette fois-ci, ont mieux géré la situation, pour éviter une lourde sanction de la part de la FIJ et du CIO, qui se distingue par sa politique du deux poids deux mesures. En effet, malgré les décisions de l’ONU, les condamnations de la Cour internationale de justice et les requêtes de la quasi majorité des Comités olympiques nationaux, le CIO, qui n’a pas hésité à privé la Russie et la Biélorussie des JO par rapport aux conflits avec l’Ukraine, refuse d’écarter Israël pour le génocide se poursuivant à Gaza. L’athlète algérien a ainsi été rayé du tableau de la compétition par les organisateurs du tournoi, sans faire de bruit. Sur instruction du chef de la délégation algérienne, le judoka algérien n’a pas fait de déclaration officielle pour le moment. Toutefois, il aurait déclaré fièrement à certains athlètes algériens au village : « Une disqualification aux JO, aussi importante soit-elle, n’est rien devant le prix payé par le peuple palestinien. Notamment en cette période où Gaza est en train de vivre impunément une tragédie humaine au vu et au su du monde entier. »


Troisième mandat de six ans pour Nicolas Maduro au Venezuela

Portrait de Nicolas Maduro
Portrait de Nicolas Maduro

Dimanche 28 juillet 2024, Nicolas Maduro Moros, le candidat du Grand Pôle Patriotique Simon Bolívar, a été réélu président de la République bolivarienne du Venezuela, pour un troisième mandat (2025-2031), avec 51,20% des suffrages. N. Maduro a obtenu 5,15 millions de voix, le candidat de l’opposition, un peu moins de 4,5 millions (44,2%), selon les chiffres officiels annoncés après le dépouillement de 80% des bulletins et une participation de 59%.

Nicolas Maduro a promis « paix, stabilité et justice » au Venezuela, devant ses supporteurs fêtant l’annonce de sa victoire devant le Palais présidentiel à Caracas.

Solidarité et affection de Cuba. Le général d’armée Raul Castro Ruz a déclaré au président que la victoire remportée par le peuple vénézuélien constitue une démonstration énergique de l’Union civique et militaire du peuple bolivarien et chaviste, qui a résisté aux effets négatifs des mesures coercitives unilatérales injustes imposées par le gouvernement des États-Unis, des actes de violence et à l’ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela.

N. Maduro a également reçu un appel du premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez : « J’ai parlé avec le frère Nicolas Maduro pour lui transmettre de chaleureuses félicitations au nom du Parti, du gouvernement et du peuple cubains pour la victoire électorale historique obtenue après une impressionnante manifestation du peuple vénézuélien. J’ai réaffirmé la solidarité de Cuba ».

Tous les communistes du monde se réjouissent de la victoire du président bolivarien Nicolas Maduro. Une belle fenêtre ouverte sur la révolution en Amérique du sud.

45 ans de la révolution sandiniste au Nicaragua

Daniel Ortega, président du Nicaragua
Daniel Ortega, président du Nicaragua

Le 19 juillet 1979, après 45 ans de dictature de la dynastie Somoza, entrent à Managua, juchés sur des blindés, les guérilleros du Front sandiniste de libération nationale. Les Nicaraguayens découvrent à la télévision le salut du général Sandino qui enlève et remet son chapeau. Unique image en mouvement de Sandino. La longue nuit du somozisme a tenté de l’effacer de l’histoire après son assassinat perpétré sur ordre de Washington, le 21 février 1934.

Après le renversement de la dictature d’Anastasio Somoza, le 19 juillet 1979, le pouvoir au Nicaragua se rapproche de Cuba socialiste et de l’URSS, ce qui déplaît au gouvernement US. Aux élections (4 novembre 1984) le sandiniste Daniel Ortega est élu président. Le Front de libération nationale sandiniste (FLNS) d’obtenir 63% des voix et 61 des 96 sièges de l’Assemblée législative. Le Parti démocratique conservateur de Clemente Guido obtient 13% des votes et 14 sièges ; le principal parti d’opposition ne participe pas à l’élection. Elle est d’ailleurs qualifiée de fraude par les États-Unis qui soutiennent les « contras », guerilla contre le régime. Ils adoptent un embargo commercial total contre le Nicaragua en 1985. Les tensions perdurent entre les deux pays : Les sandinistes craignent publiquement l’invasion de leur pays par les USA.

Des négociations entre « contras » et sandinistes finissent par aboutir à une nouvelle constitution en 1987. Ortega perd les élections de 1990. Violeta Chamorro et son parti des « contras », réactionnaire, dirige le pays. En 2007, le sandiniste Daniel Ortega revient au pouvoir. Il y est toujours actuellement. Des manifestations en 2018 agitent le pays. Des Nicaraguayens souhaitent le départ du président Ortega en son 3e mandat. Aux élections de novembre 2021, Daniel Ortega a été réélu jusqu’en 2026.

Le Nicaragua vit une expérience originale avec alternance de révolutionnaires et de réactionnaires au pouvoir. Nous y reviendrons longuemment à l’avenir.

Carte d'Amérique latine. Cuba au nord, Nicaragua à l'ouest, Venezuela au sud
Carte d'Amérique latine. Cuba au nord, Nicaragua à l'ouest, Venezuela au sud

Vive la révolution !

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