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fondé par Michèle Mestre

5 juillet 2024 · no 201

Palestine : les partis arabes israéliens sont sionistes

Bonjour,

Notre article s’appuie sur la réflexion menée par Ramzy Baroud sur Chroniques de Palestine dans son article « À la poursuite d’un mirage : comment les partis arabes israéliens valident l’apartheid israélien » en date du 2 novembre 2022 (LIEN).

Les sionistes contre les juifs

Nous souhaitons tout d’abord préciser que l’article de Ramzy Baroud souffre d’une erreur sémantique grave. Tout au long de l’article, le mot “juif” est employé pour se référer au sionisme. Si l’auteur ne peut être accusé d’être anti-juif, il nous semble primordial de nous extraire du vocabulaire sioniste.

Le sionisme est une théorie raciste. Les sionistes disent pouvoir discrimer clairement les juifs des non-juifs. Pour ce faire, les sionistes s’appuyent sur des critères racistes. Mais ne nous y trompons pas : être juif n’a rien à voir avec sa filiation, être juif est une affaire de foi. Est juif celui qui croit aux affirmations de la Torah et qui attend la venue d’un messie. Le soutien et la participation à la colonisation israélienne n’a rien à voir avec le fait d’être juif.

Les partis arabes israéliens sont sionistes

Pour commencer, il faut préciser que Ramzy Baroud ne met pas en cause les seuls partis palestiniens d’Israël. C’est tout “le système politique biaisé d’Israël qui est fondé sur le racisme et la marginalisation des non-juifs anti-sionistes“.

Ramzi Baroud dénonce le mensonge sioniste : “Israël a été créé sur la prémisse problématique d’être la “patrie de tous les juifs”. En réalité, c’est la patrie de tous les sionistes.

À partir du troisième paragraphe commence l’analyse des “partis arabes” “depuis 1949”. Le seul parti nommé est le Mapaï, parti sioniste de Ben Gourion. En 1951, accroissement des voix du Mapaï (37,3 %, 47 sièges à la Knesset). Ben Gourion est chargé de former le gouvernement, avec quatre partis sionistes et trois partis arabes israéliens (“Liste démocratique pour les Arabes israéliens”, “Progrès et Travail” et “Agriculture et Développement”). La hasbara (propagande israélienne, “explication” en hébreu) se sert depuis de cet exemple comme preuve de la démocratie israélienne.

Mais ces tentatives prennent fin le 19 juillet 2018, “le parlement israélien a approuvé la loi fondamentale de l’État-nation juif”, “qui a fait d’Israël un régime d’apartheid à part entière”. Après cette loi, la participation continuée des partis arabes israéliens aux élections a empéché tout passage “d’une lutte parlementaire à une lutte populaire”.

L’expérience de la “Liste arabe unie” en 2020 “n’a abouti à rien”. Quels que soient les efforts des partis arabes israéliens, Israël perçoit “la liste arabe unie et tous les Palestiniens comme des obstacles dans ses efforts pour maintenir l”identité juive’ exclusiviste de l’État.” L’identité sioniste et l’identité palestinienne s’excluent mutuellement. Les partis arabes israéliens sont par définition sionistes ; ils ne peuvent donc prétendre représenter le peuple palestinien. De même, les Palestiniens sont par définition anti-sionistes : “Changer la politique israélienne de l’intérieur a toujours été un fantasme.”

Ramzy Baroud montre que l’insistance pour changer Israël sans Révolution est du même ordre que la prétention de tous nos sociaux-démocrates européens de changer l’impérialisme de l’intérieur par les élections.

Dans la période que nous vivons, peuples palestinien, français et européen, les mêmes illusions ont les mêmes conséquences. Aucune victoire électorale du Nouveau Front populaire ne peut rapprocher la victoire du peuple. Au contraire.

Vive la Révolution palestinienne. Vive la Révolution européenne et française.

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