Lénine contre les illusions électorales (1919)
Bonjour,
Dans les discussions avec nos camarades communistes (et plus généralement avec tous les citoyens français), nous nous heurtons à l’impossibilité de dépasser le cadre électoral. La propagande depuis presque cent ans semble avoir rendu inimaginable un avenir sans affrontement dans les urnes. Mais il suffit de contempler - avec consternation - l’affrontement pendant des heures entre le Premier ministre Attal, le président du Rassemblement national Bardella et le député LFI de Marseille, Manuel Bompard, pour constater que, à quelques détails près, ils disent tous les trois la même chose. Il s’agit d’appater l’électeur avec des promesses de “pouvoir d’achat”. Il s’agit d’effrayer les exclus, les étrangers, les sans-droit.
Nous pensons qu’il faut rompre totalement avec cette façon de penser. On peut d’abord répondre en disant que jamais - jamais - une révolution n’a eu lieu avec une avancée électorale. Que ce soit le Chili du président Allende en 1973 ou le Portugal des “oeillets” en 1974, l’impérialisme a toujours trouvé le moyen adéquat pour reprendre la main.
Nous nous tournons une nouvelle fois vers Vladimir Illich Lénine. Parce qu’il est l’intelligence révolutionnaire personnifiée. En 1917, la Révolution bolchevique a gagné - militairement - en Russie qui va devenir soviétique. Lénine montre qu’il n’est pas du tout opposé aux élections. En 1919, il revient sur les élections de 1917, juste après la Révolution. Sur 36 millions de votants, les bolcheviks ont recueilli 9 millions de suffrages, soit 25% des votants. Et Lénine constate : il est temps de prendre le pouvoir… Nous sommes vraiment face à une magistrale leçon de direction communiste.
Nous ne publions que le dernier chapitre (VI) du livre de Lénine Les élections et la dictature du prolétarait. Ceux qui souhaitent en lire plus trouvent plusieurs éditions en ligne. Notre propre édition est en cours de préparation.
Ceux qui vont être un peu dérangés et dépités les 30 juin et 7 juillet 2024, par des résultats décevants, doivent se motiver dans et par l’analyse de Lénine. Ce n’est pas le nombre de voix qui détermine l’avenir victorieux de la lutte, c’est la capacité du Parti communiste à donner une orientation claire. Il faut imaginer que chez nous - en France et en Europe - le combat démarera dans un contexte difficile, de guerre et d’affrontements. La clarté peut ne pas être immédiate. C’est pour cela qu’il faut que le parti soit clair, qu’il ne bafouille pas.
Non aux illusions électorales. Vive la Révolution.
Communistus