Média communiste pour toute l'Europe
fondé par Michèle Mestre
11 juin 2024

Renforcer le parti communiste

Bonjour,

Il y a toujours une façon révolutionnaire d’analyser une situation politique. Il n’est pas efficace, au contraire, de recoller avec un passé nonagénaire (1936) de “Front populaire”. Ce passé est de toutes façons totalement incompris. Les travailleurs ont payé le prix fort dans les mois qui l’ont suivi.

L’heure n’est pas au masque et à la fusion des différences dans un conglomérat. L’heure n’est pas à s’allier avec nos ennemis. Pour les communistes, le PS de Glucksmann et la France insoumise de Mélanchon sont des ennemis de classe irréconciliables. Sans oublier les écologistes…

LES DIFFICULTÉS DE L’IMPÉRIALISME EN FRANCE

Depuis quelques années, le pourvoir impérialiste en France ne parvient pas à stabiliser sa position. Macron qui, parmi les premiers, a choisi la voie de la guerre (en Europe et dans le monde) a du mal à trouver des alliés solides et efficaces. La classe politique bourgeoise en France n’est pas à la hauteur. Macron n’a plus de majorité automatique à l’Assemblée nationale.

Le “popolo grasso” (comme on disait à Florence au moyen-âge) de la France impérialiste ne veut pas comprendre que l’heure est venue de préparer et d’entrer en guerre… Il ne s’agit pas seulement de “reprendre” ce que les travailleurs ont arraché de haute lutte ; il faut que ledit peuple prenne conscience que l’heure de certains sacrifices est arrivée. C’est la nécessaire entrée en économie de guerre.

Un bloc réactionnaire de 7,8 millions d’électeurs (c’est un dizième de la population française) refuse cette logique. C’est le Rassemblement national. Il préfère traficoter avec l’ennemi désigné (la Russie). Mais à part le repli peureux sur soi-même, il n’a pas grand chose à proposer : continuer à se goberger en laissant les pauvres du monde, pauvres et à l’extérieur. Ce n’est pas sérieux, ça n’a aucun avenir politique.

Le reste du corps politique se divise, sans qu’on puisse donner de proportions exactes, entre les révolutionnaires (déjà convaincus ou près de l’être) et les impérialistes plus ou moins intrépides. C’est parmi ces derniers que Macron doit trouver une équipe de direction des opérations pour la transformation belliciste de la société.

Dans les derniers mois, Macron a pu tester une ministre intransigeante contre les droits sociaux (Élisabeth Borne). Elle a pu mener sans broncher la “réforme des retraites” dont l’histoire dira la (faible) réalité. Depuis janvier 2024, Gabriel Attal est censé apporter une grande capacité de conviction. Même pas six mois plus tard, la bulle éclate. Et la guerre n’est toujours pas mise en train.

LES ÉLECTIONS EUROPÉENNES DU 9 JUIN 2024

Les 27 États membres de l’Union européenne votent dans la même semaine. En France, 50% des inscrits ont voté. Le Rassemblement national obtient 31,5 % des voix (7,8 millions), soit 16% des inscrits. C’est à la fois énorme et faible puisque c’est la part de l’électorat qui refuse peureusement l’Europe et la guerre.

Les deux candidats suivants (Hayer en Glucksmann) obtiennent ensemble 7,1 millions de voix. En ajoutant les 2,5 millions de la France insoumise. La balance penche indicutablement du côté de la guerre.

N’allons pas plus loin. Nous donnons le lien avec les chiffres du ministère de l’intérieur.

Il est évident que la “peur” du Rassemblement national n’est qu’un prétexte. Ce que veut Macron c’est obtenir une vérible majorité de guerre.

LA SINISTRE COMÉDIE DU (NOUVEAU) FRONT POPULAIRE

Quatre minutes après l’annonce de la dissolution par Macron, est apparu le mot d’ordre de Front populaire (nouveau ou pas nouveau). Contrairement à ce qui a été dit, plus d’un pensait à une dissolution. Ils étaient prêts… Mais comment faire pour que PS, LFI, PCF, écolo se regroupent ? Nous publions le texte du Conseil national du PCF du 10 juin adopté par 97 voix contre une abstention. On peut dire que trop c’est trop. Que fait-on des 586.000 électeurs de la liste Deffontaines ? Disparus corps et biens. Glucksmann exige pour signer un accord : « un soutien indéfectible à la construction européenne », « un soutien à la résistance ukrainienne », « une abrogation de la réforme des retraites, de l’assurance-chômage et de la loi immigration », « une accélération de la transition écologique » et « un rejet de la brutalité de la vie politique, des insultes, des fake news, des calomnies ». Nous donnons aussi le texte de la déclaration de Fabien Roussel à propos de l’Ukraine il y a trois jours. Comment les positions de Roussel et de Glucksmann pourraient-elles se concilier ?

UNE SITUATION RÉVOLUTIONNAIRE

Nous voulons penser que la panique de l’impérialisme cache une faiblesse de fond que les révolutionnaires peuvent exploiter. Nous nous souviendrons que la machine de guerre n’a pas été si facile à mettre en mouvement. C’est le sens de l’article qu’a écrit Paul-Amour.

Dans la préparation impérialiste à la guerre, nous pensons à l’organisation révolutionnaire de la Révolution. Vive le communisme !

Communistus