Communistus

Média communiste pour toute l'Europe

fondé par Michèle Mestre

29 mai 2024 · no 191

Algérie nouvelle : l'agriculture collective

Bonjour,

Nous accordons beaucoup de temps à la compréhension de l’avenue de la guerre. C’est normal.

Mais il nous faut aussi nous obliger à regarder ce que font nos alliés politiques. Que font Cuba, le Vietnam, le Laos et la Corée populaire ? Que fait la Chine populaire ? Et, à la porte même de notre impérialisme français, que fait l’Algérie démocratique et populaire ?

Nous bénéficions - pour comprendre l’Algérie - de l’héritage du groupe “Le Communiste” de Michèle Mestre et Mathias Corvin. Nous rappelons pour mémoire la brochure de décembre 1968 “Le socialisme scientifique algérien” qui a formé des dizaines de militants communistes à la compréhension de la politique de l’Algérie. Cet ouvrage est à lire encore et encore. C’est l’époque de l’Algérie du président Boumediène (1965-1978).

Notre attention a été attirée cette semaine par un discours de Salah Goudjil, président du Conseil de la Nation. C’est l’équivalent en Algérie de président du sénat en France. C’est donc un des plus hauts responsables politiques. Il fait un rappel insistant sur les villages-pilotes et les fermes pilotes.

Depuis leur institution en 1972, bien des réalités ont changé en Algérie. Mais ce qui reste, c’est la propriété très importante de la terre cultivable par l’État. À travers les débats sur la modernisation de l’agriculture (et de l’industrie) ont sent que cette réalité de la propriété de la terre - sans être intouchable - est un point fixe. On ne brade pas la terre aux intérêts privés.

La plus grosse différence entre les deux périodes (1972 et 2024) tient aux buts que l’on se donne. Dans le discours aux APC du président Boumediène du 21 février 1972, on lit que l’argument principal est l’amélioration de la vie des paysans. La révolution agraire est surtout une révolution sociale. 50 ans plus tard, évidemment, il n’y a plus la même urgence à combler l’immensité de la pauvreté, puisqu’elle a été résorbée pour l’essentiel. Ce qui apparaît c’est le besoin d’un pays plus fort, plus autonome : l’Algérie doit acquérir l’autosuffisance alimentaire. Le nombre de paysans n’est plus aussi important.

On veut comprendre ce qui unit l’Algérie de 1972 (Révolution agraire) et celle de 2024 qui veut se doter d’une agriculture très performante. C’est probablement le même lien qui unit la perspective de l’Algérie socialiste (dont on ne parle plus guère) à la perpective de l’Algérie nouvelle. C’est sous cette forme - nouvelle précisément - qu’apparaît l’avenir de l’Algérie.

Nous n’oublions évidemment pas que parallèlement à cette quête de la dynamique industrielle et agricole nouvelle, l’Algérie se dote d’une force militaire qu’elle donne à voir. À cette condition, elle peut développer une politique audacieuse de soutien aux forces révolutionnaires dans le monde (notamment Palestine et Sahara occidental) avec un poste très visible et très efficace de membre non-permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU.

C’est dans ces conditions que le président de l’Algérie, Aldelmajid Tebboune, a demandé que soit organisée en septembre 2024 une élection présidentielle où il pourrait demander le renouvellement de son mandat.

Tout le monde sent bien que nous ne sommes qu’au début d’une nouvelle analyse du développement révolutionnaire de l’Algérie. Nous continuerons à nous y employer.

Vive la Révolution algérienne !

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