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fondé par Michèle Mestre

20 mai 2024 · no 187

Kanaky, une révolution mondiale

Drapeau de la Kanaky
Drapeau de la Kanaky

Nombreux sont ceux à vouloir minimiser le vent révolutionnaire qui souffle sur la Kanaky. Certains y voient l’incurie de l’Etat français de Macron, d’autres une révolte de jeunes en manque d’avenir professionnel. Ces lectures passent à côté du plus important : le caractère colonial de la présence impérialiste française en Kanaky.

Lors de sa visite du 24 au 27 juillet 2023, le président de la République française Emmanuel Macron a annoncé son intention d’engager les démarches nécessaires à la révision du statut institutionnel de la Nouvelle-Calédonie à l’issue des référendums favorables au maintien de l’archipel dans la République française.

À la télévision, tout le monde – FLNKS compris – explique que le troisième référendum n’a pas été organisé dans les règles de l’art, à cause des règles de deuil du peuple kanak. Tout cela est évidemment une vaste fumisterie. Aucun référendum ne permettra jamais à une colonie de prendre son indépendance. Tout référendum défavorable à l’indépendance de la Kanaky sera jugé irrecevable par le peuple kanak.

La loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral fait partie des démarches engagées par Macron pour approfondir la mainmise coloniale de la France sur la Kanaky. Cette loi ambitionne de donner la qualité d’électeur à tous les habitants de Nouvelle-Calédonie résidant dans l’archipel depuis plus de dix ans. Cela va à l’encontre de la loi de 2007 ayant procédé au gel du corps électoral afin de ne pas répercuter les évolutions démographiques dans les urnes. La loi nouvelle augmenterait le nombre d’électeurs d’un cinquième (+ 25 000 nouveaux électeurs). Or, ces nouveaux électeurs ont deux origines majoritaires : la Kanaky et la métropole coloniale.

Un accord avait déjà été trouvé auparavant pour admettre la moitié de ces nouveaux électeurs au titre du droit du sol. Seule l’autre moitié est donc contestée par les indépendantistes. À quel titre ? Celui du remplacement démographique progressif de la population première par les colons métropolitains. Ce dégel du corps électoral aurait une répercussion politique immédiate. D’ici fin 2024, les élections provinciales doivent se tenir en Nouvelle-Calédonie.

Le 13 mai 2024, en amont du vote de la loi constitutionnelle par le Parlement français, la mobilisation anticoloniale a pris une nouvelle forme. Les Kanaks mobilisés sont estimés au nombre de 5 000. Ils sont soutenus par la majorité du peuple kanak. Les insurgés proviennent majoritairement des faubourgs de Nouméa, où résident 30 000 jeunes Kanaks. Ils sont organisés en CCAT (cellule de coordination des actions de terrain) créées en septembre 2023 par la branche institutionnelle du FLNKS pour organiser la lutte pacifique contre les nouvelles dispositions coloniales.

La révolution en Kanaky est une nécessité tant pour le peuple kanak que pour le peuple français. En se libérant, les Kanaks nous libèrent. Ils ouvrent la voie à une communauté de destin pour l’humanité, à l’image de celle que propose la Chine populaire de Xi Jinping.

Vive la Kanaky libre ! Vive la révolution kanak !

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