Communistus

Média communiste pour toute l'Europe

fondé par Michèle Mestre

5 mars 2024 · no 167

La France, leader de l'Europe de la guerre

Bonjour,

LA FRANCE, LEADER DE L’EUROPE DE LA GUERRE

Le président français, l’Union européenne et la guerre sont les grands gagnants de cette semaine de propagande. Nous reprenons ailleurs les paroles de Macron. C’est du jamais dit, de la provocation militariste, de la propagande impérialiste. Dès qu’on lui tend un micro, il affirme que la France veut la guerre, qu’elle veut envoyer ses enfants sur le sol ukrainien contre la Russie. Mais il n’a pas d’initiative pour aller sauver des Palestiniens, bombardés, piétinés, mitraillés par la horde sioniste d’Israël. Nous pouvons dire que l’entre-deux-guerres est terminé…

Nous avons sélectionné le ton « facile » de la revue numérique ‘Le Rubicon.org’. Un enseignant en science politique explique comment en dix points on peut rendre « l’Europe plus forte ». Entendez plus forte que les USA et que la Russie. Un enseignant, cela veut dire que c’est ce qu’il dit officiellement aux étudiants, à nos enfants. Les universités sont devenues – ce n’est pas totalement nouveau – des écoles de guerre. Et l’auteur réunit avec gentillesse tout ce que l’Union européenne a déjà fait. Il nous dit le peu qu’il reste à faire.

Je prendrais un seul point le prix de la sortie de l’OTAN. Dans le point 4 : « Le retrait militaire total de l’OTAN et des États-Unis se monterait à 350 milliards de dollars pour les Européens. » Si c’est pour faire peur, c’est raté. Le budget de la France est de 400 milliards d’euros (= 430 milliards de dollars). Donc le retrait est tout a fait possible, accessible. Il aurait été possible de ne conserver que les intitulés des 10 points. Presque tous les citoyens de l’UE (et surtout en France) sont capables de développer les dix points.

Le deuxième article est la nouvelle annonce faite à Prague de 5 mars 2024 par Macron contre la Russie. Il n’y a plus aucun masque. L’intention de l’agression est manifeste.

« Les déclarations fausses et évasives de John Kirby réaffirment le partenariat des USA dans la guerre de génocide » - Communiqué du F.P.L.P. Le troisième axe concerne l’armée sioniste d’Israël et sa coopération avec l’armée US. Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) dénonce l’attitude scandaleuse de l’ancien ministre US de Trump, Mike Pompeo. Il chante et danse de bon cœur avec les troupes israéliennes. Ce n’est plus de la complicité à ce point-là, c’est de l’identification.

Pour notre part, à « Communistus », nous refusons de faire des USA les pires responsables des horreurs sionistes commises par Israël. Mais il faut signaler à quel point la politique US est imbriquée dans la politique sioniste.

On peut se demander comment se prennent les décisions dans l’UE. Les dirigeants des 27 pays font semblant de s’intéresser au élections du 9 juin 2024. Mais en même temps, ils prennent des décisions qui entraînent directement l’Union européenne dans la guerre.

Il est temps, il est grand temps que les peuples disent non à cette folie furieuse.

Il est temps, il est grand temps de mettre la révolution socialiste à l’ordre du jour.

COMMUNISTUS


I. Dix leviers pour rendre l’Europe de la défense « plus forte » (URL)

Le Rubicon - 29 février 2024 - Samuel B.H. Faure (@samuelbhfaure) est maître de conférences en science politique à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye où il dirige le Diplôme d’Analyste en Cybersécurité (DAC). Chercheur associé au centre de recherche CNRS Printemps de l’Université Paris-Saclay.

Le 30 janvier 2024, Emmanuel Macron, en Suède, appelle à « bâtir une architecture de sécurité pour protéger notre Europe » et « à avoir une Europe de la défense plus forte au sein de l’OTAN ». Le 17 février 2024, Olaf Scholz, dit pareil à la conférence de Munich sur la sécurité, en affirmant : « Une chose est claire : nous, Européens, devons faire beaucoup plus pour notre sécurité, aujourd’hui et à l’avenir ».

Le 26 février 2024, la France organise une « conférence de soutien à l’Ukraine » avec une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement à Paris. Macron y a fait des déclarations sur l’envoi de troupes au sol en Ukraine.

Un « réveil stratégique » de l’Europe ?

Pour asseoir stratégiquement la capacité d’action de l’UE, et construire une « souveraineté européenne » dans le domaine de la défense, un certain nombre d’instruments ont été créés dans le contexte du Brexit (2016-2020), de l’administration américaine Trump (2017-2021) puis de la guerre en Ukraine (depuis 2022). Avant le « partenariat stratégique » franco-suédois conclu en janvier 2024, d’autres accords bilatéraux ont été initiés par la France : traité d’Aix-la-Chapelle avec l’Allemagne (2020), traité du Quirinal avec l’Italie (2021), traité de Barcelone avec l’Espagne (2023).

À Bruxelles, la Commission européenne a créé un Fonds européen de défense (FED), la Facilité européenne pour la paix (FEP), et plus récemment le Fonds propre dans le domaine de la défense (DEF). Ils ont permis de construire une unité politique européenne pour faire face à la Russie depuis 2022. Au Conseil européen du 1er février 2024, les vingt-sept chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont décidé d’un budget de 50 milliards d’euros pour « le redressement, la reconstruction et la modernisation de l’Ukraine ». Les 15 et 16 février, le président ukrainien a signé deux accords bilatéraux, avec l’Allemagne et la France. Le Chancelier Scholz s’est engagé à dégager huit milliards d’euros pour soutenir militairement l’Ukraine, et le Président Macron, trois milliards d’euros.

Toutefois, ad hoc ou faiblement institutionnalisées, ces initiatives n’ont pas produit d’effets suffisamment probants pour faire mentir ceux qui pointent les ambiguïtés stratégiques des acteurs européens y compris de la France. L’« autonomie stratégique » demeurerait même, pour certains, une « illusion ». L’Alliance atlantique s’est renforcée depuis 2022 : adhésion de la Finlande en 2023, de la Suède en 2024. Le 75e anniversaire de l’Alliance aura lieu à Washington, DC, à l’été 2024. Les ventes d’armes produites par les USA à l’Europe a doublé entre 2021 et 2022.

En campagne, Trump a dit, le 10 février 2024, que les États-Unis non seulement ne défendraient pas les États européens qui ne paieraient pas suffisamment pour la sécurité collective de l’Europe, mais qu’il encouragerait la Russie à les attaquer ».

Leviers d’action

À l’échelle des États européens
  1. Levier politique : accentuer la coordination interétatique

    Des incompréhensions stratégiques sont apparues entre certains officiels allemands et le chef de l’État français. Au 70e anniversaire de l’OTAN en 2019, Macron dit, dans The Economist, que l’Alliance atlantique est en « état de mort cérébrale ». En 2022, il répète l’importance de « ne pas humilier la Russie ». Au printemps 2023, de retour de Chine, Macron, affirmait à Politico que « la pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise ». Les grands États de l’UE doivent harmoniser les voix.

  2. Levier administratif par la circulation européenne des fonctionnaires nationaux

    Impulser l’initiative citoyenne européenne proposant un programme d’échange européen de fonctionnaire (CSEP). Il faut européaniser les carrières professionnelles des fonctionnaires nationaux en faveur d’une Europe de la défense.

  3. Levier budgétaire pour atteindre les objectifs déjà fixés

    Olaf Scholz annonce, en 2022, un fonds de 100 milliards d’euros pour la politique de défense. En France, en 2023, la Loi de programmation militaire (LPM) est forte de 413 milliards d’euros de crédits publics pour la période 2024-2030. Suède et Danemark vont à atteindre 2% de leur PIB. Rappelons que la France consacrait 4% de son PIB à son budget militaire dans les années 1970, 6% dans les années 1960, près de 8% en 1950 et 20% lors de la Première Guerre mondiale. En 2022, dix-neuf des vingt-sept États membres de l’UE n’ont pas transmis à l’Agence européenne de défense (AED), la proportion de leur budget national engagé dans des programmes d’armement en coopération européenne.

  4. Levier stratégique : « responsabilité » plutôt qu’« autonomie »

    Seul OTAN est capable d’assurer la sécurité collective du continent européen. Le retrait militaire total de l’OTAN et des États-Unis se monterait à 350 milliards de dollars pour les Européens. L’autonomie n’emporte pas la conviction. Cette notion a circulé de l’hexagone vers les institutions de l’UE. L’autonomie ressemble davantage à un « isolement stratégique » et donc un risque d’affaiblissement stratégique. Zaki Laïdi – conseiller de Josep Borrell – affirme que le terme de « responsabilité stratégique » est plus adapté que celui d’autonomie stratégique.

À l’échelle des institutions de l’Union européenne
  1. Levier politique : intégrer la politique de la défense au sein de l’UE

    Pour renforcer l’efficacité et la transparence il faut : 1. la création d’un Conseil des ministres de la défense ; 2. le passage de la règle de l’unanimité au vote à la majorité qualifiée ; 3. la création d’un Commissaire en charge des questions de défense ; 4. le passage de la sous-commission « sécurité et défense » à une commission parlementaire de plein exercice.

  2. Levier administratif : créer des postes de fonctionnaires européens

    Pour rappel, il n’y a que 33 000 agents à la Commission européenne. L’AED compte cinquante fois moins d’agents que la Direction générale de l’armement (DGA) au ministère français des Armées.

  3. Levier budgétaire : avoir les moyens de ses ambitions stratégiques

    Le budget de l’UE est de 180 milliards d’euros/an ; le budget de la France, de plus de 400 milliards d’euros/an. Un peu plus d’un milliard d’euros/an va aux politiques de sécurité et de défense. Le fonds d’investissement de la défense de 100 milliards d’euros qui sera présentée début mars 2024, participerait à cet effort. Il faut viser un budget communautaire à 3% du PIB des vingt-sept, le tripler donc.

À l’échelle de la société
  1. Le levier industriel : champions européens et salon du « Made in Europe »

    Création de champions industriels européens sur le modèle d’Airbus. Il manque des lieux et des moments transnationaux où les professionnels de l’industrie de la défense puissent se rencontrer, présenter leurs offres et travailler ensemble. Il s’agit de créer le salon du « Made in Europe ». Organisé chaque année à Bruxelles, ce salon pourrait être impulsé par la DG DEFIS de la Commission européenne ;

  2. Levier académique : européaniser les dispositifs de formation

    Les professionnels de la défense ne sont pas formés au Collège d’Europe à Bruges. En 2019, la Commission européenne a lancé les « Universités européennes », trente ans après le programme Erasmus. En 2018-2023, le soutien de l’UE aux 41 premières Universités européennes s’est élevé à 287 millions d’euros, soit 7 millions d’euros par alliance. Une alliance compte une dizaine d’universités, qui chacune accueille des dizaines de milliers d’étudiants.

  3. Levier culturel : « populariser » l’Europe de la défense sur Netflix

    La guerre et la paix, le pouvoir et l’argent, les crises improbables et les négociations impossibles, l’incompétence de certains et l’esprit aiguisé des autres : un projet de programme peut trouver son public. Et contribuer à construire, au cœur de la société, une Europe de la défense « plus forte ».

Ce qui se dit et ce qui ne se dit pas ou moins…

Ukraine : les troupes occidentales déjà là ?

La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont envoyé des militaires et des conseillers en Ukraine depuis plusieurs mois, affirme le Washington Post. https://www.youtube.com/watch?v=m3d0t56XkVo&list=TLPQMDMwMzIwMjRb5XJSrdJQTA&index=2

II. 5 mars 2024, Macron appelle les alliés de l’Europe à « ne pas être lâches »

Lundi 4 mars 2024, Macron a de façon ambiguë déclaré refuser « d’entrer dans une logique d’escalade » concernant la guerre en Ukraine. Pour autant, il continue d’afficher un ton ferme : à Prague, il a appelé mardi 5 mars les alliés de Kiev à « ne pas être lâches », face à une Russie « devenue inarrêtable ». Il a ainsi semblé assumer ses récents propos controversés sur l’option d’un possible envoi, à l’avenir, de militaires occidentaux en Ukraine.

« Nous abordons à coup sûr un moment de notre Europe où il conviendra de ne pas être lâches », a lancé le chef de l’État au début de sa visite en République tchèque. « On ne veut jamais voir les drames qui viennent, ce qui se joue », a-t-il dit, avant de mettre en garde contre « des puissances devenues inarrêtables » qui « sont en train d’étendre la menace chaque jour, de nous attaquer nous-mêmes davantage ». « Il nous faudra être à la hauteur de l’Histoire et du courage qu’elle implique », a-t-il dit.

Lundi 4 mars, Macron était déjà revenu sur ses déclarations de l’Élysée sur l’envoi possible de troupes occidentales en Ukraine. « En réponse à une question qui m’était posée sur l’envoi des troupes, j’ai répondu que rien n’était exclu », a rappelé Macron au quotidien Prava. « Nous lançons le débat et réfléchissons à tout ce qu’il est possible de faire pour soutenir l’Ukraine. J’ai toujours été clair sur le cadre qui était le nôtre : nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe et nous refusons d’entrer dans une logique d’escalade. »

Ces propos ont été tenus le 26 février à Paris, lors d’une conférence internationale sur le soutien à l’Ukraine. Au nom d’une doctrine d’« ambiguïté stratégique », dit-il, un envoi de troupes occidentales en Ukraine ne peut « être exclu ». Macron sait qu’il n’existe à ce stade pas de « consensus » parmi les alliés de l’Ukraine.

« Attention particulière » et partenariat stratégique

Le gouvernement français a biaisé en disant qu’il ne s’agit pas de troupes combattantes. Mais la quasi-totalité des alliés occidentaux se sont immédiatement démarqués de cette position.

Quel est le soutien français à l’initiative tchèque de fournir 800 000 munitions non européennes à l’Ukraine. Macron met en scène l’« attention particulière » qu’il porte à l’Europe centrale. Il veut imposer son leadership dans le soutien à Kiev et le bras de fer avec la Russie. Il va aussi signer avec le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, un plan d’action pour le partenariat stratégique bilatéral 2024-2028. Le financement nécessaire est d’1,38 milliard d’euros, selon le Financial Times.. Longtemps réservé. Macron n’a pas chiffré la contribution française. On dit souvent que l’argent européen doit financer la production d’armes dans l’UE, au nom de sa souveraineté et du développement de son industrie de défense.

Enfin, la visite d’Emmanuel Macron vise aussi à appuyer la candidature du groupe d’électricité français EDF qui ambitionne de rafler le marché d’un programme nucléaire civil tchèque pouvant inclure la construction de quatre réacteurs.

III. Front populaire de Libération de la Palestine

Les déclarations fausses et évasives de John Kirby réaffirment le partenariat des USA dans la guerre de génocide

Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a qualifié les déclarations du porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis à la Maison Blanche, John Kirby, selon lesquelles « l’armée israélienne est plus prudente que l’armée US lorsqu’il s’agit de protéger les civils » comme des déclarations fausses, évasives, trompeuses et grossières qui sont loin de la vérité et de la réalité.

« Un meurtrier criminel expérimenté, connu pour son passé colonial noir, n’a pas le droit de témoigner sur la conduite de l’armée d’une autre entité coloniale criminelle qui pratique les crimes les plus odieux contre le peuple palestinien, d’autant plus que les preuves de la commission de crimes de guerre par cette entité pendant la guerre d’extermination en cours dans la bande de Gaza sont claires et documentées et ne peuvent être éludées ou démenties », a déclaré le Front.

Le Front souligne que l’administration US est pleinement partenaire dans la guerre d’extermination en cours contre notre peuple palestinien dans la bande de Gaza, et qu’elle s’est elle-même désignée comme avocate défendant ces crimes, de sorte qu’elle vit dans un grand isolement dans le monde, même d’une grande partie de l’opinion publique US, en raison de sa cohérence et de son identification avec la guerre d’extermination et de nettoyage ethnique menée par l’occupation sioniste contre le peuple palestinien et les peuples de la région. Le Front explique que l’exécution par l’ancien secrétaire d’État de Trump Mike Pompeo (14 février 2024) d’une danse et de chants avec des soldats sionistes tout près de Gaza, est une preuve solide que les USA sont complètement fidèles à leur passé colonial criminel, et qu’ils sont impliqués dans la guerre d’extermination, et qu’ils participent avec l’ennemi sioniste en dansant sur le sang du peuple palestinien comme ils dansaient auparavant sur le sang des peuples indigènes en Amérique.

Le Front conclut sa déclaration en soulignant que les tentatives du criminel yankee US d’embellir le visage de l’occupation sioniste et d’induire l’opinion publique en erreur sur ses crimes contre le peuple palestinien ont été exposées devant tout le monde, et que le monde entier considère les USA comme la tête du serpent, et le principal sponsor de l’entité sioniste et de ses crimes et de la guerre d’extermination contre le peuple palestinien, qui mène une véritable guerre contre le peuple palestinien à côté de l’entité coloniale sioniste.

Front populaire de libération de la Palestine, Département central des médias, le 14 février 2024