Le sionisme doit prendre fin
Bonjour,
Une excellente nouvelle pour la propagande révolutionnaire. Le rédacteur en chef de “La Chronique de Palestine”, Ramzy Baroud, donne, ce jour 22 février 2024, un article qui se clot par le mot d’ordre “Le sionisme doit prendre fin”. Nous sommes heureux de constater qu’il n’y a pas un fil de différence avec ce que nous pensons. C’est la force des mouvements et des moments révolutionnaires de voir émerger et converger des pensées actives et efficaces. Nous rappelons que le groupe “Le Communiste” - sous l’initiative de Michele Mestre - a publié dès novembre 1967 la brochure “Un jour ou l’autre, l’État d’Israël disparaîtra”. Elle a été rééditée plusieurs fois. Nous l’avons numérisée. Les camarades et lecteurs qui la veulent peuvent nous demander la version numérique de la dernière édition (1969).
Nous invitons tous nos camarades à la lecture quotidienne de “La Chronique de Palestine”. Le journal demande à tous une aide matérielle. Ceux qui le peuvent doivent aider financirement “La Chronique de Palestine”. https://www.chroniquepalestine.com/
Nous donnons une version de l’article de Ramzy Baroud ci-dessous, mais également la même version “détachable et détachée” utilisable pour la propagande. N’hésitez pas à multiplier les lecteurs.
En liant ce texte à l’exploration de l‘“Initiative la Ceinture et la route” que mettent en avant les communistes de la Chine populaire, nous voyons se mettre en place un front révolutionnaire qui viendra à bout des freins et des résistances.
EN avant pour la Révolution mondiale. Vive le communisme !
Communistus
LE SIONISME ET L’ANÉANTISSEMENT DE GAZA : le problème en Palestine n’est pas politique, mais idéologique
21 février 2024 – La Chronique de Palestine – Ramzy Baroud
Ramzy Baroud est journaliste et rédacteur en chef de The Palestine Chronicle. Il est l’auteur de six livres. Son dernier livre, co-édité avec Ilan Pappé, s’intitule « Notre vision de la libération : les dirigeants et intellectuels palestiniens engagés s’expriment ». Le Dr Baroud est chercheur principal non résident au Centre pour l’Islam et les Affaires Mondiales (CIGA). Son site web est <www.ramzybaroud.net>
Le problème n’est pas l’absence d’un État palestinien, mais le sionisme lui-même.
Quelle est l’utilité d’un État palestinien, si le sionisme, en tant qu’idéologie raciste et exclusiviste, continue de définir Israël et d’imposer cette définition aux Palestiniens ?
Cette idéologie appelle à la pureté raciale des Juifs en Palestine, bien sûr, aux dépens des habitants indigènes de la terre. Pour y parvenir, des millions de Palestiniens ont dû être contraints à l’exil, des centaines de milliers ont dû être tués, blessés ou incarcérés.
Ni deux États, ni même un seul État ne sont possibles si le sionisme n’est pas entièrement vaincu – pas remanié, pas « réparé », mais éradiqué.
Alors que les Palestiniens sont tués en nombre sans précédent à Gaza, les politiciens occidentaux prennent conscience de la nécessité d’un État palestinien.
Mais pourquoi maintenant ? Après tout, ce sont ces mêmes politiciens et leurs gouvernements qui ont défendu ou sont restés silencieux alors qu’Israël contrecarrait toute possibilité de coexistence pacifique.
Il ne s’agit pas d’un réveil moral, mais d’une distraction, pour apparaître – au moins devant leur propre peuple – comme étant proactifs, alors qu’Israël détruit systématiquement le peuple palestinien.
L’ancien responsable de l’UNRWA, Chris Gunnes, a déclaré à propos de la guerre israélienne contre Gaza qu’il s’agissait du « premier génocide de l’histoire de l’humanité qui est diffusé en direct à la télévision ».
Le génocide s’aggrave maintenant que les Palestiniens commencent à mourir de faim, tandis qu’un nombre encore plus grand meurt de maladie et d’eau polluée, en plus, bien sûr, de ceux qui sont explosés ou abattus par Israël.
Pour des gens comme David Cameron, le ministre britannique des Affaires étrangères, parler de la reconnaissance d’un État palestinien comme « absolument vital » pour la « paix à long terme », est pour le moins déconcertant. Ceux qui luttent quotidiennement pour survivre ne se préoccupent guère des promesses occidentales encore plus vides.
Le génocide en cours à Gaza nous dit que la question n’est pas seulement politique, mais idéologique. Et, alors que les dirigeants occidentaux parlent de « paix à long terme », Israël enracine son système de violence et d’apartheid.
« Il ne peut pas y avoir de situation dans laquelle des enfants et des femmes s’approchent de nous depuis le mur. N’importe qui (…) doit recevoir une balle », a déclaré le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, le 12 février.
À Gaza, la violence est bien plus écœurante. Euro-Med Monitor, un groupe de défense des droits de l’homme, a rapporté le 12 février que « des groupes de dix à vingt civils israéliens à la fois ont été autorisés à regarder et à filmer en riant des prisonniers et des détenus palestiniens en sous-vêtements » alors qu’ils étaient torturés et maltraités par des soldats israéliens.
Il ne peut y avoir aucune justification politique rationnelle à tout cela. Tout cela – le langage du génocide, le génocide lui-même et les menaces de commettre un génocide plus grand – est enraciné, non pas dans une théorie politique rationnelle, mais dans le sionisme.
Le problème ne cesse de s’aggraver parce que nous refusons de l’aborder de front. En fait, beaucoup font exactement le contraire. Par exemple, les gouvernements occidentaux ont adopté – ou sont en train d’adopter – des lois assimilant la critique du sionisme à l’antisémitisme. Même Facebook veut interdire l’utilisation du terme « sioniste » s’il est critique à l’égard d’Israël.
Lorsque le ministre israélien du Patrimoine, Amichai Eliyahu, a menacé, le 5 novembre, de larguer une bombe nucléaire sur Gaza, il a été condamné par beaucoup simplement pour son langage inapproprié, et non pour l’acte lui-même. Certains responsables israéliens ont également critiqué Eliyahu, uniquement pour avoir nui à la réputation internationale d’Israël.
Le ministre israélien, cependant, ne parlait pas simplement sous le coup de la colère. Il le pensait, parce que le comportement d’Israël à Gaza, depuis lors, a démontré qu’une telle volonté de tuer des Palestiniens en masse existe réellement.
Les sionistes sont prêts à tout pour survivre, et leur survie dépend entièrement de l’effacement de l’ennemi perçu ; non pas « l’effacement » au sens intellectuel, politique ou même culturel, mais aussi la destruction physique des Palestiniens.
Le nettoyage ethnique de la Palestine, connu sous le nom de Nakba, en 1948, était une tentative sérieuse d’atteindre cet objectif. Mais puisque « l’ennemi », c’est-à-dire la nation palestinienne, a survécu et continue de résister et d’exiger ses droits collectifs, le nettoyage ethnique du peuple palestinien est maintenant de retourà l’ordre du jour politique israélien.
Cette guerre en cours à Gaza est la tentative la plus sérieuse, à ce jour, de détruire le peuple palestinien. C’est pourquoi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et son gouvernement veulent poursuivre la guerre. D’une part, ils veulent assurer la poursuite du massacre, donc l’extermination des Palestiniens et, d’autre part, ils sont pleinement conscients qu’il s’agit d’une occasion historique d’achever un travail que les dirigeants sionistes précédents n’ont pas achevé, 75 ans plus tôt.
En effet, Israël voit la guerre contre Gaza au-delà des limites géographiques de la minuscule bande de Gaza. C’est une guerre contre les Palestiniens partout dans le monde. Si Israël réussit à soumettre Gaza, il tournera immédiatement son regard vers la Cisjordanie, puis vers les millions de Palestiniens à l’intérieur d’Israël.
Il est important de rappeler qu’avant la guerre actuelle, l’incitation israélienne contre les Palestiniens se concentrait principalement sur la Cisjordanie – avec l’objectif déclaré d’annexer plus d’un tiers de cette région occupée.
Il y a également eu une grande campagne officielle israélienne visant à restreindre les droits et à inciter à la haine contre les Arabes palestiniens à l’intérieur d’Israël. Cette campagne est enracinée dans l’histoire, mais elle est devenue beaucoup plus évidente après l’Intifada (soulèvement) de l’unité de mai 2021.
C’est à ce moment-là qu’Israël s’est rendu compte que la « division » des Palestiniens était en grande partie politique et que, en tant que nation, les Palestiniens restaient fortement connectés.
C’est pourquoi Ben-Gvir a fait pression, avant même d’accéder à son poste ministériel en décembre 2022, pour qu’une Garde nationale soit chargée de «rétablir la gouvernance là où c’est nécessaire».
Si Gaza tombe, tous les Palestiniens du reste de la Palestine deviendront la nouvelle cible de la violence israélienne, du nettoyage ethnique et, si nécessaire, du génocide.
Réduire toutes ces questions à la recherche de solutions politiques créatives qui ne feraient que vendre de faux espoirs au peuple palestinien n’est pas seulement ignorant ou sournois, mais aussi une diversion par rapport au vrai problème : l’idéologie sioniste d’Israël.
Le sionisme, comme toutes les idéologies coloniales racistes, fonctionne avec une approche à somme nulle de sa relation avec les indigènes des terres colonisées : la domination par le nettoyage ethnique et le génocide.
Pour qu’une « paix à long terme » ait lieu, le sionisme doit prendre fin.