Communistus

Média communiste pour toute l'Europe

fondé par Michèle Mestre

20 février 2024 · no 163

La Chine populaire et le communisme

Bonjour,

Avec Paul-Amour et Mireille, nous avons passé une bonne partie des congés d’hiver à préciser (encore et encore) ce que nous pensons, ce que nous voulons. Nous n’avons pas dépassé le premier point de l’ordre du jour. Nous avons accepté la position initiale de Paul-Amour : la seule façon de tester aujourd’hui les communistes, c’est de savoir s’ils acceptent totalement l’idée que la Chine populaire est le moteur de la lutte révolutionnaire. On ne peut se dire communiste si l’on n’accepte pas le caractère créatif et novateur de la position de la Chine populaire dans le mouvement révolutionnaire.

Cette position nécessité d’abord de comprendre ce qui est le plus important dans l’histoire de la Chine, mais elle nécessite - immédiatement après - de comprendre le virage politique qu’a provoqué il y a 11 ans (en 2013) le camarade Xi en lançant et en remportant le débat sur la « nouvelle route de la soie ».

Ce numéro tourne autour de trois questions :

  1. Rappeler l’existence du site en français https://fra.yidaiyilu.gov.cn/. Il faut prendre du temps pour en faire un peu l’inventaire. Il existe des centaines de pages qui concernent presque tous les pays du monde et toutes les questions. Mais tout au long de la lecture, il faut se rappeler que toutes ses pages proviennent des communistes chinois. Elles nous habituent à une étude non habituelle de la pensée politique. Par là, nous voulons dire que les communistes chinois ne mettent pas en avant un modèle préalable (comme le marxisme ou le marxisme-léninisme).

  2. Cet aspect ouvert n’empêche pas de dire ce qu’il faut dire, et très justement, pour deux entités communistes et révolutionnaires. C’est pour cela que nous donnons un article sur les liens entre la Révolution cubaine et la Révolution chinoise. La précision du vocabulaire et des idées est absolument remarquable. Aucun lecteur ne peut s’y tromper.

  3. On peut alors se demander ce que les camarades chinois pensent en tirer. L’article sur le « modèle alternatif » dit bien que ce n’est pas sur des objectifs politiques que le modèle doit se construire mais sur une « transformation industrielle et sociale sans colonisation, impérialisme ou exploitation d’autres pays », ce que montre la Chine socialiste.

Il nous faudra chercher d’autres exemples. Et nous en trouverons à profusion. A vous, camarades lecteurs, de nous dire si les exemples que nous avons choisis pour ce numéro de « Communistus » vous paraissent évidents.

Cette semaine nous avons suivi très attentivement la lutte de la Révolution palestinienne à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen. Il est évident que les forces sionistes ne prennent pas le dessus militairement. Il est clair que si l’État d’Israël décide de lancer l’attaque folle contre Rafah, il accélérera sa défaite finale, avec des destructions insupportables pour les Palestiniens.

Un jour ou l’autre, l’État d’Israël disparaîtra. La Palestine vivra.

Michel, Paul-Amour, Mireille


1. 2013-2024 – « Initiative la ceinture et la route »

La nouvelle « route de la soie », ou « la ceinture et la route », devient à partir de 2017 « Initiative route et ceinture ». C’est un programme de liaisons maritimes et de voies ferroviaires entre la Chine, l’Europe et l’Afrique passant par le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, la Pologne, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la république de Djibouti et la Somalie. Il s’est depuis étendu aux Amériques du centre et du sud. Le projet englobe 68 pays représentant 4,4 milliards d’habitants et 40 % du PIB mondial. La nouvelle route de la soie a été dévoilée à l’automne 2013 par le gouvernement de la République populaire de Chine, sous la présidence de Xi Jinping. Les responsables chinois surnomment le « projet du siècle » cette politique titanesque de constructions d’infrastructures portuaires, ferroviaires, terrestres.

Lire tout le reste sur https://fra.yidaiyilu.gov.cn/

Voir la carte des anciennes routes de la soie


2. L’amitié sino-cubaine offre des opportunités de développement (Interview)

LA HAVANE, 24 novembre 2022 (Xinhua) — Les relations d’amitié spéciales qui unissent la Chine et Cuba offrent des opportunités de développement mutuel, a déclaré l’ambassadeur de Chine à Cuba, Ma Hui.

Dans une récente interview accordée à Xinhua, M. Ma a noté que Cuba était le premier pays d’Amérique latine à avoir établi des relations diplomatiques avec la Chine. Depuis l’établissement de leurs relations diplomatiques il y a 62 ans, les deux pays se sont toujours fait confiance, et sont restés solidaires en dépit des difficultés.

L’amitié spéciale qui règne entre la Chine et Cuba s’est renforcée au fil du temps, et les deux pays sont déterminés à avancer main dans la main sur la voie de la construction d’un socialisme adapté à leurs propres caractéristiques, pour le plus grand bénéfice des deux pays et des deux peuples, a-t-il noté.

La Chine et Cuba se soutiennent fermement sur toutes les questions relatives à leurs intérêts fondamentaux et à leurs principales préoccupations respectives, a fait remarquer M. Ma.

La Chine soutient en outre le peuple cubain dans la défense de sa souveraineté, et respecte la décision de Cuba de construire un système socialiste adapté à ses conditions nationales. Elle s’oppose fermement à l’embargo américain imposé à Cuba depuis maintenant six décennies, a-t-il déclaré.

Cuba soutient quant à lui fermement le principe d’une seule Chine, et condamne les ingérences étrangères dans les affaires intérieures de la Chine sur les questions liées à Taiwan, au Xinjiang, à Hong Kong et aux droits de l’homme, a ajouté l’ambassadeur.

M. Ma a noté que sous la direction des dirigeants des deux pays, la coopération bilatérale s’était considérablement renforcée au cours de la dernière décennie.

Les deux pays ont notamment vu leur coopération et leurs échanges se développer dans des secteurs tels que l’énergie, l’agriculture, l’industrie pharmaceutique, les sciences et technologies, l’éducation et la culture. Le commerce bilatéral est également en pleine expansion, a indiqué M. Ma, ajoutant que les exportations cubaines de rhum, de miel et de produits de la mer continuaient à gagner du terrain sur le marché chinois.

Par ailleurs, les deux pays ont coopéré efficacement pendant la pandémie de COVID-19, et la partie chinoise a livré des fournitures médicales indispensables à Cuba pour l’aider à lutter contre l’épidémie, a-t-il rappelé. La Chine et Cuba continueront à construire un système socialiste, à la fois pour profiter à leur propre peuple et pour apporter « une contribution majeure à l’avenir de l’humanité », a déclaré l’ambassadeur.


3. La modernisation de la Chine offre un modèle alternatif pour les autres pays en développement (Interview)

Cet article de 2022 provient aussi de https://fra.yidaiyilu.gov.cn/

NEW YORK, 24 novembre (Xinhua) — La voie chinoise vers la modernisation offre aux pays du Sud un modèle alternatif pour poursuivre leur modernisation en accord avec leurs propres réalités, a déclaré à Xinhua John Pang, chercheur principal au Bard College de New York.

La Chine a suivi « une voie pragmatique » et a réalisé une transformation industrielle et sociale sans colonisation, impérialisme ou exploitation d’autres pays, a-t-il indiqué.

Tout en tirant les leçons de l’expérience de l’Occident, la Chine s’est mise au diapason de sa propre histoire et de sa propre culture, a poursuivi M. Pang. « C’est un modèle pour les autres pays qui doivent aller de l’avant en tenant compte de leur propre histoire et en la comprenant, y compris l’histoire de leur économie politique », a-t-il estimé.

Selon lui, « il renverse absolument la théorie, qui est en quelque sorte le paradigme des sciences sociales au XXe et au début du XXIe siècle, à savoir l’hypothèse de convergence de la modernisation et le fait que toute modernisation mène à un modèle unique ».

Il s’agit de la séparation de la voie du néolibéralisme, qui a échoué en fait, a-t-il observé.

La voie du néolibéralisme « a donné l’illusion qu’il existait une voie vers la prospérité pour le Sud. En fait, c’est une illusion totale. L’échelle n’était pas là, ou bien l’échelle se retire si vous montez quelques degrés, comme les pays d’Asie du Sud-Est l’ont découvert en 1997, lors de la crise financière asiatique », a rappelé M. Pang.

« La voie chinoise montre que le gouvernement joue un rôle clé dans l’obtention d’une croissance économique durable et équitable, que l’économie doit être gouvernée pour les peuples, qu’il y a une voie à suivre tout en utilisant les marchés », a-t-il ajouté.

La voie chinoise vers la modernisation a été soulignée dans le rapport du 20e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) qui s’est tenu le mois dernier (octobre 2022), a noté l’universitaire.

Dans un plan stratégique en deux étapes, le PCC vise à réaliser la modernisation socialiste de 2020 à 2035 et à faire de la Chine un grand pays socialiste moderne, prospère, fort, démocratique, culturellement avancé, harmonieux et beau de 2035 au milieu de ce siècle.

La voie chinoise vers la modernisation est à tout le moins une inspiration pour les autres pays, a conclu John Pang.