Bonjour,

Il y a plusieurs jours nous avons commencé de mettre à l’ordre du jour le 80e anniversaire de la Conférence de Brazzaville (janvier-février 1944). Nous nous sommes aperçu que le “morceau” était trop gros pour en faire une seule bouchée. Il faudra y revenir en plusieurs fois. Début 1944, la guerre mondiale bat son plein.

En février 1943, la grande armée rouge soviétique a porté le coup décisif à l’armée nazie à Stalingrad (novembre 1942-février 1943). Cette victoire rouge a tout bouleversé dans l’ordre des alliances. Staline devient non seulement fréquentable mais indispensable.

L’impérialisme français - qui a commencé la guerre par la défaite à plate couture de l’an 40 - a réussi à constituer un “impérialisme français bis”. Le général de Gaulle l’a construit, avec l’aide du britannique Winston Churchill, à l’aide des morceaux de l’empire colonial français. Tout est extrêmement fragile dans ce montage qui a pour double but d’affirmer une France impériale victorieuse du nazisme et - en même temps - d’empêcher une force révolutionnaire de se préparer à prendre le pouvoir en France d’Europe. Retenez cette double nécessité : défendre l’impéralisme français et neutraliser les révolutionnaires français.

Contrairement à ce que disent les livres d’histoire. À Brazzaville, ce n’est pas le sort des colonies et des colonisés qui était à l’ordre du jour, mais la façon d’impuissanter politiquement le peuple.

Le site Gallica de la BNF donne les actes de la Conférence de Brazzaville publiés en 1945…

“La Conférence africaine française - Brazzaville 30 janvier 1944 – 8 février 1944, Ministère des Colonies, Paris 1945”. Un document qui ne brûle pas les mains… alors que l’impérialisme a obtenu (dès novembre 1944) une victoire complète sur les forces actives de la révolution : la Résistance a été désarmée (sans résistance).

C’est un épisode absolument unique dans l’histoire du communisme mondial. Nous y reviendrons encore et encore.

L’impérialisme français va se contorsioner pendant presque 20 ans pour accoucher d’un nouveau programme. Le déclenchement de la Révolution algérienne le 1er Novembre 1954 et le début de la recherche de l’unité européenne, avec la signature en 1957 du Traité de Rome (France, Italie, Allemagne, Bénélux), sont les deux événements marqueurs.

BOMBES ATOMIQUES FRANCAISES AU SAHARA ALGÉRIEN

Les Algériens rappelent aujourd’hui (13 février) le début des essais nucléaires français au Sahara en 1960. Nous publions l’article du quotidien algérien “Horizons” et nous reprenons ainsi avec eux notre indignation totale.

Mais que 64 ans après, l’impérialisme français en soit encore à chercher des prétextes et des dérivatifs pour ne pas endosser son crime, nous semble - si c’est possible - encore plus grave. Il est clair pour nous communistes que la France doit assumer sa responsabilité en soignant (c’est le moins) les victimes. Mais il faudrait aussi que des études soient financées pour épurer le sol saharien souillé par les expériences nucléaires.

Ici, en France, notre travail de communistes, c’est de nettoyer de leur poison les têtes colonialistes et racistes.

”DROIT DU SOL” À MAYOTTE

Il est beaucoup plus dificile de parler de Mayotte. Parce qu’il ne s”agit pas de colonialisme au passé mais de colonialisme en pleine action. Mayotte est - disent-ils - le 101e département français. Il y a 300.000 habitants. La carte des intérêts explique “l”intérêt” impérialiste de la France.

La position de Mayotte la met en position attractive pour les habitants des Comores qui pensent pouvoir devenir Français ou faire de leurs enfants des Français… s’ils naissent sur le sol de Mayotte, c’est-à-dire en France. On dit de plus en plus que les candidats “au droit du sol” viennent aussi de Madagascar, la grande île, en grande partie francophone, à l’est du canal du Mozambique. Le bilan pétrolier de l’ensemble de cette zone avec le rôle du super trust Total n’est pas à oublier.

Pourquoi l’impérialisme français met-il un tel acharnement à repousser les Comoriens et les Malgaches qui se sentent attirés par la France. Est-ce réel ? On peut se demander - à titre d’hypothèse - si Darmanin et Macron ne veulent pas entretenir, aussi dans l’océan Indien, une ambiance déstabilisée et militariste…

Pour nous, il est clair que le danger est de voir les peuples réclamer le colonialisme à tue tête. Il faut en finir définitivement avec le colonialisme. Le principe le plus équitable est sans doute de ne pas faire de distinctions entre les uns et les autres. Il faut créer, avec des moyens matériels et financiers, de l’Union européenne si nécessaire, une zone d’attraction économique qui permette de créer des moyens de survie à tous les habitants. La carte montre que ce n’est pas un mythe.

Subsidiairement, on peut se demander ce que signifie la volonté de “changer la constitution” française (ou européenne) pour tenir compte de la “différence de Mayotte”. C’est 300 000 habitants face aux 700 millions d’Européens. Nous voyons que le colonialisme peut cacher bien des choses. De simples ambitions territoriales ou des ambitions beaucoup plus vastes.

OTAN et UE : Les plans de Séjourné

Un nouvel arrivant dans notre programme de guerre, le nouveau ministre d’Europe et des Affaires étrangères de la France, Stéphane Séjourné, de la même génération que Macron et Attal, trois jeunes cavaliers de l’Apocalypse.

Il complète nos remarques du dernier numéro de “Communistus”. Il ne va pas choisir entre l’UE et l’OTAN. Il veut l’OTAN et l’UE… Nous observons avec intérêt les remarques de Séjourné sur le “format Weimar” de l’Union européenne: ce sont seulement 3 pays sur 27 (France, Allemagne, Pologne), + de 200 millions d’habitants (moitié de l’UE), 2400 km de Brest (France) à Brest-Litovsk (Biélorussie)… Ce n’est pas l’Europe “impériale” de 1957. C’est le format le plus direct pour la Russie et la Biélorussie.

Il est évident que Stéphane Séjourné se voit - sans aucune gêne des USA (avec ou sans Trump) - à la tête de l’UE.

Toutes nos remarques manquent encore un peu de précision. Mais on voit bien se dessiner l’Europe de la guerre. Et l’on voit bien se dessiner aussi notre mission communiste contre la guerre impérialiste et pour le pouvoir du peuple.

Michmich