Le Niger contre l'impérialisme français
Bonjour,
José, avec lequel nous avons repéré quelques divergences qui n’empêchent ni l’amitié ni la collaboration, nous envoie un lien sur l’Afrique de l’Ouest (en lien avec son travail en Belgique avec Michel Collon) : “Une analyse que me semble opportune, claire et approfondie du sociologue communiste d’origine algérienne Said Bouamama (membre du Cercle Henri Barbusse de Lille) sur la situation actuelle en Afrique de l’Ouest. Je t’envoie dans le cas ou cela vous serait d’intérêt. https://www.youtube.com/watch?v=sroNyhs2sHw&t=207s
Nous avons écouté le document sur youtube et nous avons trouvé un éloge du président malien Modibo Keita (assassiné par des forces proches de l’impérialisme français en 1968) et du président burkinabé Thomas Sankara (assassiné par des forces proches de l’impérialisme français en 1987). Nous nous associons totalement à ces hommages à de grands révolutionnaires. Pour le reste nous pensons que l’analyse de Said Bouamama manque de précision et de profondeur. Said Bouamama nous semble plus français qu’algérien. Ce n’est pas un grave défaut. Depuis maintenant quelques années nous pensons qu’il y a une communauté profonde de nationalités entre la France et l’Algérie. Les non-révolutionnaires sont du côté français et les révolutionnaires du côté algérien. José, tu devrais te rendre compte que pendant des semaines entières les mots “gauche” ou “de gauche” n’apparaissent ni dans “EL Moudjahid” ni dans “Horizons.dz” ni dans aucun des discours officiels algériens. C’est pour cela que nous leur faisons confiance. Ils n’ont aucune tendance à de mêler avec la “gauche” impérialiste ou avec les forces “de gauche” de l’impérialisme. C’est fondamental.
La situation au Sahel a bien décanté ces deux dernières années. Le Mali, le Burkina Faso et maintenant le Mali ont rejeté la tutelle néo-coloniale française. Le Tchad qui est frontalier à l’est en est à peu près au même point (de refus de l’impérialisme français). Mais la situation pétrolière (au sud du Tchad) rend son largage moins facile. Nous y reviendrons obligatoirement. Mali, Burkina et Niger sont presque libres de gaz et de pétrole. Insistons sur le presque. Il peut y avoir encore de gros intérêts. Au Niger l’exploitation du pechblende (d’où est extrait l’uranium) est une industrie aussi ancienne que la force de frappe française de de Gaulle. Mais d’autres sources ont été appréhendées. La demande du mouvement nigérien M62 au CNSP de “retirer le permis d’exploitation à Orano” (ex AREVA de sinistre mémoire) montre la grande sensibilité du peuple nigérien au pillage colonial.
Nous donnerons un jour une histoire du Sahel et des 62 ans de pillage organisé par la France néocoloniale. Nous retrouvons le 62 (ans) de M62. Le Niger après 62 ans de prétendue indépendance et de réel néocolonialisme. Et le Niger n’a - pour se consoler - ni le mémorial de Modibo Keita (Mali) ni l’immense statue de Thomas Sankara (Burkina). Il n’a que la terrible durée de 62 ans de néocolonialisme.
Après les mensonges contre le Mali, puis contre le Burkina Faso, ce sont maitenant les Nigériens qui essuient les insultes et le mensonges de l’impérialisme français. Nous publions un document de l’AFP sur la succession des événements. Il est intéressant de noter que le mouvement M62 qui a de solides positions anti-impérialistes soutient le CNSP. Peut-être une force politique nouvelle se met-elle en place… Nous soutenons totalement ce mouvement.
Il n’est pas possible de croire à un quelconque intérêt du “groupe Wagner” qui semble s’intéresser surtout à des exploitations minières et un soutien miliatire local. Il est plus intéressant de comprendre comment ces luttes peuvent interagir avec les BRICS (qui n’ont qu’un objectif économique), avec les “nouvelles routes” que bâtit la République populaire de Chine, peut-être aussi avec les questions nombreuses qui se posent sur une réorganisation du Conseil de sécurité de l’ONU.
Mais ce serait une erreur de croire que ce qui peut être une chance pour quelques peuples d’Afrique, porte le sens général d’une “secondarisation de l’impérialisme français” comme semble le croire Said Bouamama https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/171021/secondarisation-de-l-imperialisme-francais-logique-de-guerre-et-hypothese-fasciste Comme nous le disions plus haut, tous ceux qui tablent sur un effacement de l’impérialisme français font le jeu de l’impérialisme français. Que l’impérialisme français soit amené - après 10 ans d’errements (avec la Libye et Barkhane) - à se replier du Sahel, n’est pas la preuve d’une secondarisation. C’est la preuve d’un nécessaire redéploiement sur de nouveaux objectifs. Nous parlons assez clairement de la puissance française dans l’OTAN, dans l’Union européenne, dans la politique Indo-pacifique, pour croire à un abaissement de la nuissance impérialiste de la France. Nous n’y croyons pas.
L’impérialisme français reste un dangereux ennemi des peuples du monde. Il est de notre devoir de communistes de dénoncer et de combattre notre propre impérialisme.
Jusqu’à la victoire.
Communistus
La mise au clair de la brochure « Lénine et la lutte contre les agents sionistes dans le mouvement ouvrier », étude de Jean Allemand et de Jean-Claude Sage, 1971 est plus qu’à moitié réalisée. Nous vous l’envoyons sous peu, très peu.
Michmich