Bonjour,

La semaine, lundi 19 juin 2023, a commencé par un tonnerre de violence à Jénine, en Palestine occupée. Une agression particulièrement violente des sionistes a fait réagir même les entreprises du mensonge impérialiste habituel : A Jénine, six Palestiniens tués dans un raid de l’armée israélienne (Le Monde).

Ce devait être une simple incursion en Cisjordanie, comme l’armée israélienne en mène tous les jours dans ce territoire occupé. Mais lundi 19 juin [2023], l’entrée des soldats dans Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, a déclenché des affrontements d’une rare intensité. Après avoir arrêté deux Palestiniens à l’aube, aux alentours du camp de réfugiés jouxtant la ville, les militaires se sont retrouvés sous un feu nourri de combattants armés. Un véhicule israélien a été endommagé par un engin explosif, nécessitant l’envoi de renforts et d’un hélicoptère pour que les troupes puissent être extraites de la ville. Six Palestiniens ont été tués dans ce raid, dont un adolescent de 15 ans. Un seul combattant a été identifié parmi eux. Un septième Palestinien a été tué, lundi, d’une balle dans la tête, vers Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.

Le reste de l’article est tout aussi intéressant à lire. On sent un capacité d’attaque des sionistes très forte et la capacité de riposte des Palestiniens de plus en plus forte également. On ne connaît pas les rythmes de l’agression israélienne mais on sait les ambitions folles de cet agresseur permanent. On parle maintenant “d’annexion de la Cisjordanie”. Dans ces conditions, il est extrêmement important de voir que les commentateurs révolutionnaires algériens ne font de rappel historique qu’à la Nakba (désastre) de 1948, avec la création de l’État d’Israël. Donc il reste aux Palestiniens à effacer la Nakba. C’est déjà une indication précise.

L‘“Éditorial” d’El Moudjahid, le quotidien révolutionnaire algérien, du mardi 22 juin a pour titre “L’ombre de Mohamed Boudia”. Une lecture trop rapide fait lire “Mohamed Boudiaf”, le président algérien assassiné en juin 1992 à Annaba. Boudia-Boudiaf, la mauvaise lecture était possible.

Mais cette proximité littérale ouvre des perspectives plus intéressantes. Vous prendrez tout votre temps pour lire les différents documents. Mohamed Boudia est un militant français, algérien et palestinien. Sa mémoire est presque totalement occultée.

Une renseignement qui va faire plaisir à Liliane. Mohamed Boudia est l’organisateur et réalisateur de l’explosion du dépôt de carburant de Mourepiane à Marseille en août 1958. Liliane et sa famille habitent très près du dépôt. La ville de Marseille a été sonnée par cette explosion. Boudia a été condamné à 20 ans de prison. Il en profite pour introduire le théâtre (sur le modèle de Berthold Brecht). Un réseau pacifiste l’aide à sortir de la prison d’Angers. Donc Boudia est un révolutionnaire majeur sur le territoire de “l’ennemi” comme il disait. Pour nous, un modèle lumineux d’ardeur révolutionnaire.

Dans l’Algérie indépendante après 1962, il crée des organes de presse “Novembre” et “Alger, ce soir”. Je ne sais pas encore s’il a des liens avec les militants du PCA (plus tard PAGS). Le nom d’Henri Alleg, directeur communiste d‘“Alger républicain” et auteur de “La question” contre l’utilisation de la torture par l’armée impérialiste française, ne croise pas avec celui de Boudia. Voir la notice du Maitron. En juin 1965, comme la plupart des militants communistes algériens, Boudia rejoint la France. Nous savons que nous avons une page de l’histoire de la révolution algérienne et française à finir d’écrire. Nous ne pouvons pas avancer d’hypothèse. Il nous faudra impérativement le faire.

D’un manière synchrone, l’O.L.P. éclot en Palestine à la même période. Boudia, notre révolutionnaire déjà français et algérien, devient révolutionnaire palestinien. C’est à cause de ce choix révolutionnaire qu’il est victime d’un assassinat en France en 1973 de la part des services sionistes. Ce qui est pour nous de la plus haute importante c’est qu’il choisit de militer pour la Palestine au FPLP. Nous avons l’habitude de dire entre nous que c’est “le parti communiste des Palestiniens”.

Nous sommes frères de Mohamed Boudia, nous sommes trois fois frères de Mohamed Boudia, d’abord un frère algérien, un frère français, un frère palestinien.

Communistus

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De Mikhaïlovitch III À Communistus Objet : RE

Cher Michel,

Mille mercis pour ce numéro révolutionnaire d’utilité publique ! Que de recherches intéressantes en perspective…

Mikhaïlovitch III