Russie-Ukraine : Le communisme n’a rien à gagner dans ce spectacle
En déclenchant une « opération militaire spéciale » en Ukraine le 24 février 2022, le président Vladimir Poutine et l’armée russe ont mis un coup de pied dans la fourmilière. Plus de trois semaines après, il est clair que la cause de la révolution en Europe n’a rien à y gagner. Ce n’est pas dire pour autant qu’il n’y a aucun enseignement à en tirer.
Le mot de « guerre » a tout de suite été utilisé. Or, pour faire la guerre, il faut être deux. Depuis le début de l’« opération », l’armée russe ne se heurte qu’à un fantomatique opposant. Une « réserve territoriale » ukrainienne évanescente, invoquée par le président ukrainien Volodymyr Zelenski, retranché dans ses bunkers. Seuls les chars d’assaut russes font le spectacle. Mais pas les avions. Nul ne peut présager la provenance (aérienne ou terrestre) des obus et missiles dont on note les traces. Seuls les journalistes invétérés de l’Occident savent que ce sont des « frappes russes ». Ce peut être vrai, ce peut être faux.
Le discours de Poutine du 22 février 2022 développe une théorie pseudo-historique anticommuniste et agressive. L’Ukraine serait une création soviétique. Ce qui est vrai pour l’état ukrainien. L’Ukraine serait une invention soviétique. Ce qui est faux pour la nation ukrainienne. Staline, avant d’être secrétaire général du PCUS, a montré dans son article Le marxisme et la question nationale de 1913 qu’il peut ne pas y avoir superposition exacte entre les domaines linguistique, culturel et territorial. L’histoire de la fin XIXe et du début XXe montre une claire singularité de l’Ukraine qui justifie son élévation au rang de République soviétique, différente de la Russie et de la Biélorussie. Cependant, son adhésion en décembre 1922 à l’Union soviétique en toute indépendance, avec droit de retrait de l’union, témoigne de la création d’un lien politique révolutionnaire d’une force et d’une nature qui était inconnu jusqu’alors. Le soviétisme est porteur de l’avenir du communisme.
On sent une grande difficulté chez les commentateurs occidentaux pour parler d’« impérialisme russe ». Et pour cause. Nous aurions à qualifier d’impérialistes l’OTAN, l’Union européenne, la France, l’Allemagne, la Pologne. Mais la Russie n’est visiblement pas à placer sous la même rubrique. Il n’est pas besoin de longs développements. Ce qui pose problème, ce qui attire les convoitises, ce sont le gaz, le pétrole et le charbon russes. Ils sont la richesse principale de la Russie avec les céréales, le coton et autres cultures industrielles. Ils produisent une « rente » qui permet à ses 145 millions d’habitants de vivre. Les « buts de guerre » de la Russie : empêcher une agression venant de l’Ouest, venant de l’OTAN, venant de l’UE. Dans la nomenclature des États capitalistes, la Russie est plutôt à définir comme l’un des plus grands pays agraires ou semi-coloniaux, producteur et fournisseur presque seulement de matières premières minérales et agricoles. C’est la preuve d’une régression énorme de cet espace économique, en 30 ans, depuis la désunion soviétique en 1991. On exclut évidemment de ce déclassement force nucléaire et capacités spatiales que la « rente » permet d’entretenir.
Un seul Ukrainien fait le spectacle à lui tout seul, le président Zelenski, acteur de sitcom, millionnaire et grand propriétaire. Peu de frais de costumes : en haut, un tee-shirt kaki. Et ce tribun de foire organise des rencontres en distanciel avec les assemblées du monde entier : ONU, USA, UE, Allemagne, France… Les assistances se lèvent alors pour une standing ovation. Les Ukrainiens font essentiellement office de figuration. De l’Ukraine nous ne voyons presque que la frontière avec la Pologne. Trois millions d’Ukrainiens s’y sont pressés (disent-ils), ce qui confirme la faiblesse d’une opposition populaire. Spectacles pitoyables pour mettre la larme à l’œil du spectateur occidental. L’afflux de « réfugiés » est de toute façon une aubaine pour les pays membres de l’UE en panne de natalité. Certains « réfugiés » repartiront mais la plupart resteront en France et en Allemagne.
Où, quand et comment ce triste spectacle va-t-il s’arrêter ? Nul ne peut le dire avec certitude. Il faut que l’un des deux acteurs principaux, Poutine ou Zelenski, morde la poussière.
(à suivre)